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INTELLIGENCE

Havas Prosumers Report: les Belges tardent à embrasser l'IA

Lundi 26 Août 2024

Havas Prosumers Report: les Belges tardent à embrasser l'IA

Malgré le tapage médiatique qu’elles suscitent, les intelligences artificielles génératives restent relativement peu utilisées par la population belge, et la perception de l'IA en général est marquée par une méfiance plus prononcée de nos concitoyens par rapport à ceux d'autres pays. C’est ce qu’il ressort d’une nouvelle étude Prosumers de Havas, mettant en lumière les perceptions actuelles et les perspectives d'avenir concernant l'intelligence artificielle. 
 
Menée en avril dans 32 marchés par l’institut MarketProbe, l’étude a sondé 14.000 personnes, dont 510 en Belgique. 
 
Alors que 65% du public "mainstream" (et 85% des Prosumers) déclarent avoir déjà utilisé des outils de Gen AI, ce pourcentage est seulement de 53% auprès des Belges : « Ce décalage indique une familiarité moindre avec l'IA, ce qui pourrait expliquer la méfiance accrue des Belges vis-à-vis de cette technologie. Cette faible adoption est souvent due à un manque d'intérêt ou à une utilité perçue limitée, notamment parmi les groupes plus âgés ou ceux vivant en zones rurales », analyse Coline Ledroit, Market & Insights Advisor chez Havas Medias Belgium.
 
Autre constat : l'inquiétude concernant l'impact de l'IA sur l'emploi est palpable et largement partagée, en Belgique comme ailleurs. 60% des répondants belges (vs 61% au global) estiment que l'IA détruira de nombreux métiers, et lorsqu'on leur demande s’ils pensent que l’IA détruira leur propre job, 33% des Belges répondent positivement contre 23% pour la moyenne globale. « Cette dichotomie révèle une certaine distance entre la perception générale des risques liés à l'IA et l'impact perçu sur soi-même", commente Coline Ledroit.
 
En termes de perception, 56% des Belges pensent que l'IA va dépasser l'intelligence humaine et ce chiffre est en ligne avec la moyenne mondiale (53%). « Cette peur reflète l'inquiétude quant à la perte de contrôle sur des technologies de plus en plus autonomes, un sentiment qui traverse les frontières et les cultures, alimenté par des représentations médiatiques souvent dystopiques. »
 
Partant, les Belges reconnaissent l'importance de l'éducation à l'IA : 70% d'entre eux estiment qu'il est essentiel d'enseigner la maîtrise des outils d'IA dans les écoles et 79% soulignent la nécessité d'éduquer autour de l'éthique de l'IA. Ces chiffres sont légèrement inférieurs aux moyennes mondiales (76% et 81%, respectivement), mais ils montrent un consensus fort sur l'importance de ces sujets, ajoute l’experte de Havas Media : « L'éducation à l'IA ne doit pas se limiter à l'apprentissage technique ; elle doit également inclure une réflexion approfondie sur les implications éthiques, afin de préparer les futures générations à naviguer dans un monde de plus en plus automatisé et connecté. »
 
Enfin, 44% des Belges pensent aussi que l'IA pourrait aider à combattre le changement climatique et 48% qu’elle va augmenter notre espérance de vie. De plus, 22% des Belges se disent prêts à se faire opérer par une IA. Également inférieurs aux moyennes mondiales, ces données confirment le scepticisme ambiant concernant l'application de l'IA dans des domaines aussi sensibles que la santé. « Pourtant, l'IA a déjà montré son potentiel à révolutionner les soins médicaux, depuis le diagnostic précoce jusqu'à la personnalisation des traitements, soulignant une fois de plus l'importance de l'acceptation sociale pour l'intégration de ces technologies dans nos vies », commente Coline Ledroit.
 
Dernier enseignement de l’étude, et ce ce verdict est sans appel : l’IA générative est là pour durer. C’est le sentiment que partagent 90% des sondés (et 97% des Prosumers).
 
« L’IA a connu ces 18 derniers mois une couverture médiatique exacerbée. Il est crucial de saisir comment elle est perçue et les possibilités qu’elle apporte pour enrichir la vie des citoyens et consommateurs afin de l’intégrer durablement dans les stratégies de marque. La dualité entre attentes et inquiétudes ouvre un vaste champ d’opportunités pour l’utilisation de l'IA par les marques, que ce soit dans leurs produits et services, et, prioritairement, dans leurs relations avec les consommateurs », conclut Hugues Rey, CEO de Havas Belgium. 

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