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wehave : data clean room et sponsoring

Jeudi 16 Mai 2024

wehave : data clean room et sponsoring

Ceux qui se rappellent de la création de Finch Collective il y a quelques mois se souviendront certainement que wehave est l’un de ses partenaires fondateurs. Au sein du collectif, la startup de Puurs est plus particulièrement en charge des données et de la publicité, sous la direction avisée de son cofondateur et CEO Oliver Wolfs.
 
Après un parcours atypique, votre nom est apparu pour la première fois dans les médias il y a un an et demi quand vous avez organisé, avec wehave, une action permettant aux gens de devenir copropriétaires d’une Lamborghini "tokenisée". Entretemps, beaucoup de choses ont changé. Qui est Oliver Wolfs et qu’est-ce qui fait la singularité de wehave aujourd’hui ?
 
Avant de créer wehave, j’ai travaillé comme inspecteur à la Police Fédérale pendant 10 ans, mais en réalité, j’ai toujours voulu être entrepreneur. En 2022, j’ai donc lancé wehave avec deux associés. Nous nous focalisions à l’origine sur la blockchain et le Web3. À nos débuts, nous avons été sélectionnés par plusieurs accélérateurs de startup : d’abord Birdhouse et start-it @ KBC, puis le programme de renommée internationale Techstars à Berlin. Cela nous a permis de travailler pour Audi pour les aider avec leur infrastructure de data et c’est ainsi que nous nous sommes lancés dans le secteur des données, des collaborations data et de la publicité.

Aujourd’hui, wehave continue de croître et en tant que data clean room provider, notre structure fait partie de Finch Collective, créé il y a peu par Karel Vinck. Grâce à notre expertise nous garantissons aux clients un service data-driven end-to-end qui répond à tous leurs besoins en matière de communication.

La particularité de ce projet est que toutes les startups participantes restent actives au sein de leur propre entreprise, pour leurs propres clients. Quelle sont précisément les activités de wehave ?
 
Pour faire simple, nous proposons le même produit que des acteurs bien connus comme Infosum et LiveRamp, mais avec une approche beaucoup plus locale. Nous proposons des services de data clean room. Nous offrons donc un environnement digital sécurisé dans lequel les entreprises peuvent collaborer avec les données clients sans les partager entre elles. Elles ont ainsi la possibilité de créer de la valeur en utilisant leurs données (combinées) respectives. Cela leur permet d'atteindre les bonnes personnes dans la publicité en ligne et de personnaliser leurs annonces, mais aussi de générer des informations précieuses, tout en gardant un contrôle total. Si vous travaillez avec des éditeurs plus importants, vous pouvez également faire appel à nous pour commencer à mesurer les conversions en ligne et hors ligne de vos campagnes. Les données seront mises à la disposition des parties collaboratrices sous forme anonyme et agrégée.

Nous voulons offrir une alternative européenne et abordable aux géants internationaux, car nous pensons que toute entreprise qui fait du marketing devrait pouvoir utiliser une data clean room. Nous voulons démocratiser cette technologie.

Pourquoi ?

L’un des problèmes auxquels le secteur du marketing est confronté, c’est le coût d’acquisition de nouveaux clients qui est trop élevé. Le rendement des dépenses publicitaires diminue parce que les annonceurs ne parviennent pas à atteindre leur groupe-cible de manière efficace. Cette situation devient insoutenable et est principalement due au fait que les audiences commercialisées par de grands players comme les GAFAM sont basées sur les visites ou les likes, mais pas sur des données qui puissent montrer avec précision qu’une personne est effectivement intéressée par un domaine particulier.

Nous disposons de ces données. Nous travaillons par exemple avec Game Mania Pop’d et proposons par conséquent de données relatives au nombre de personnes qui ont effectivement effectué un achat chez eux et qui jouent donc réellement. Nous pouvons ensuite commercialiser ces données auprès des annonceurs dans une data clean room, de manière sécurisée et conforme au RGPD.

Le partenariat avec 2èmemain, quant à lui, vise à créer davantage d'opportunités pour les annonceurs, telles que l'enrichissement, le retargetting, l'exclusion d'audiences cibles et la création d'audiences lookalike,…

Aujourd’hui, wehave applique cette expertise principalement dans le segment du sponsoring sportif, où les équipes de foot commercialisent des données en les fournissant comme asset dans le cadre d’accords de sponsoring. 
 
Pouvez-vous nous donner quelques précisions ?

Imaginons qu’une équipe comme Anderlecht - pour laquelle nous allons d’ailleurs effectivement travailler - soit sponsorisée par un telco. Les fans auraient alors, par définition, une plus grande affinité avec cette entreprise parce qu’elle soutient leur club favori. Mais le telco en question ne peut pas mesurer l’effet de son sponsoring : il dispose de données comme la valeur média, mais il ne peut pas mesurer combien de supporters sont devenus clients... Nous pouvons effectuer cette mesure via notre data clean room, avec une probabilité proche de la certitude. En outre, nous pouvons également toucher les supporters par le biais de publicités en ligne dans un environnement de collaboration sécurisé, sans partage effectif des données entre les parties.

Si vous offrez les mêmes services, à quoi doivent-ils leur prix inférieur ?

Nous sommes une startup très efficace, dont les frais généraux sont très bas et où les journées de travail sont très longues (rires). Si nous restons abordables, c’est parce que nous possédons notre propre technologie, développée en interne. Mes partenaires, Niels Vandeweyer et Chris Van der Heijden, sont tous deux des Blockchain Engineers que j’ai mis énormément de temps à trouver.

Aujourd’hui, vous travaillez pour et avec des acteurs de renom tels que 2ememain, Game Mania Pop’d, OHL, KV Mechelen, Anderlecht, IPG Mediabrands et Space. Ce sont pour la plupart de grandes entreprises.

C’est exact. Le principe des data clean rooms est encore inconnu des PME, mais nous estimons qu’il le sera d’ici deux à trois ans. Il y a d’abord un gros travail d’éducation à effectuer. Nous avons beaucoup de futurs projets et parmi eux, il y a aussi des acteurs de taille plus réduite, mais puisque nous travaillons avec des données sensibles, les cycles de vente peuvent parfois prendre un peu plus de temps.

Quel est votre prochain objectif ?

Nous sommes actuellement entièrement concentrés sur le Benelux, mais plus tard, notre ambition est d’être la plus grande data clean room d’Europe. Notre caractère local devrait nous aider à la réaliser : certains acteurs ne veulent pas collaborer avec une grande entreprise américaine pour la gestion de leurs données. Plus les data sont locales, plus elles sont pertinentes. Actuellement, à côté du monde retail, nous nous focalisons principalement sur l’univers du sponsoring, parce que c’est là où nous pouvons vraiment faire la différence. Avec la disparition annoncée des cookies tiers, je pense que nous sommes sur la bonne voie.

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