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Gauthier Mine : "Mon objectif est d'ouvrir Displayce à tout type d'agence qui souhaite faire du DOOH"

Dimanche 23 Mars 2025

Gauthier Mine :

Displayce, la suite technologique dédiée au DOOH a récemment dévoilé une nouvelle identité de marque qui entend refléter l’évolution de son positionnement et de son engagement à accompagner la transformation du média out-of-home. La refonte comprend un nouveau logo arborant un "D" composé de formes géométriques en référence aux écrans digitaux avec, au centre, un "scintillement" qui renvoie à la signature "Spark Attention with Out-of-Home", placé en évidence sur le nouveau site web de Displayce. 
 
Autant de changements qui témoignent de l’évolution et des aspirations de Displayce, comme le soulignait la CEO et cofondatrice de l’entreprise, Laure Malergue : « Alors que nous célébrons nos 10 ans d’existence et près de trois ans après notre alliance stratégique avec JCDecaux, nous sommes fiers de nos réalisations et de notre expansion internationale. » 
 
Cette expansion passe par la Belgique, un marché avec lequel la plateforme d’origine française collabore depuis plusieurs années et où elle a renforcé sa présence en ouvrant un bureau il y a près d’un an.  Avec de solides ambitions locales, comme nous l’explique Gauthier Mine, Head of Sales Benelux.
 
Les acteurs du DOOH programmatique sont de plus en plus nombreux. Comment vous démarquez-vous ? Quel est l’USP de votre DSP ?  
 
Notre positionnement est tout d’abord celui d’un spécialiste DOOH. Cela nous permet de sortir du lot face aux DSP multicanales qui sont en effet de plus en plus nombreuses. Ce positionnement de spécialiste s’accompagne d’investissements dans quantité de développements, de solutions innovantes que nous offrons à nos clients. Notre ambition est de transformer l’out-of-home en proposant une plateforme user-friendly et très simple d’utilisation. N’importe qui ou presque peut utiliser Displayce. 
 
Cette simplicité vous permet-elle d’élargir votre base de client ?
 
Notre premier marché reste évidemment celui des agences médias - les Big Six et les spécialistes -, mais au-delà, nous nous sommes rendu compte que de plus en plus d’agences créatives internalisent certains achats médias… C'est un vrai potentiel de croissance. Mon objectif est d’ouvrir Displayce à tout type d’agence qui souhaite faire du DOOH et d’élargir notre typologie de clients.
 
Quid des annonceurs en direct ?
 
À l’international, il y a en effet quelques gros annonceurs équipés de cellules internes de marketing digital qui utilisent Displayce en direct pour acheter des inventaires DOOH. En Belgique, c’est plus rare. Certains annonceurs ont accès à notre plateforme, mais toujours en relation avec leur agence. 
 
Un rappel de l'inventaire disponible sur le marché belge ? 
 
Actuellement, nous proposons 5.578 écrans au travers de publishers premium dont naturellement JCDecaux, Clear Channel, mais aussi Delhaize ou encore Basic Fit avec une audience différente mais intéressante, le temps d’attention dans les salles de sport étant élevé. 
 
Du reste, je constate que de plus en plus de dispositifs OOH sont remplacés par des écrans digitaux parce que plus rentables et moins chers pour les annonceurs. Raison pour laquelle nous étudions la possibilité d’ouvrir l’inventaire classique au programmatique via notre plateforme. 
 
Une des particularités de Displayce, c’est la présence de JCDecaux en tant qu’actionnaire de référence. Comment ce partenariat a-t-il influencé votre développement ? 
 
JCDecaux a en effet pris une participation majoritaire dans l’entreprise depuis juillet 2022. Cela nous a notamment permis de booster notre croissance internationale. C’est donc un accélérateur de business, mais à côté de cela, nous restons autonomes et totalement agnostiques : nous ne poussons pas un publisher plutôt qu’un autre sur la plateforme ; c’est vraiment l’agence qui décide sur quels écrans elle souhaite diffuser. 
 
Parlant des outils, l'an dernier, vous avez notamment lancé une solution POI avec Echo Analytics mais aussi la solution aéroportuaire "Airport Live Triggering" avec JCDecaux et Cirium. Comment ces initiatives ont-elles été accueillies ? 
 

Elles ont été très bien accueillies. Nos POI qui rassemblent quelque 10 millions de points d’intérêt dans sept pays, dont la Belgique, facilitent grandement le travail des acheteurs : ces possibilités de géolocalisation automatisées très précises génèrent un gain de temps énorme, et c’est évidemment perçu très positivement par les agences. Elles permettent notamment de créer des campagnes DOOH hyper-locales ou bien de cibler les écrans autour des points de ventes de concurrents. 
 
Quant à l’offre Airport, c’est une exclusivité avec JCDecaux : nous sommes la première plateforme DOOH à proposer ce type de service aux agences. Nous avons lancé notre première grande campagne avec Ria, spécialisée dans l’échange d’argent, à l’occasion du festival Tomorrowland : la langue du message de la campagne était adaptée en fonction de la provenance des vols à destination de la Belgique ; par exemple, pour les vols en provenance des Etats-Unis, la currency s’affichait en dollar… C’est totalement automatisé, très innovant, et nous nous attendons à diffuser de plus en plus de campagnes de ce type-là.
 
Plus récemment, nous avons investi dans l’intelligence artificielle générative avec le lancement de Campaign AI. C’est un assistant intelligent qui, lui aussi, permet un gain de temps énorme : sur la base d’un briefing client, l’IA va proposer plusieurs scénarios et stratégies de campagne. Cela permet aussi de penser "out of the box", de voir ce qu'on peut proposer en Belgique ou sur d'autres marchés et, pourquoi pas, de renforcer les recommandations médias lors des pitchs. Là où on pouvait s'attendre à un risque d'uniformisation, il est intéressant de noter que l'IA gagne en performance au fil du temps et qu'elle propose des scénarios toujours très différents.
 
Cela fera bientôt un an que vous développez Displayce en Belgique. Comment percevez-vous l’évolution du marché ? 
 
De notre côté, le marché évolue positivement. J'ai visité énormément d’agences, j’évangélise au programmatique DOOH en tenant compte du degré de maturité qui est différent au nord et au sud du pays… Toute cette proximité et cet ancrage local portent leurs fruits. Nous sommes une marque globale mais nous recrutons des responsables locaux dans tous les marchés que nous abordons. Je viens de Biggie, j'ai longtemps travaillé pour dentsu, je connais bien le marché des agences en Belgique, et c'est une vraie force d’avoir une personne dédiée sur chaque territoire opéré.
 
Si l'on en croit les derniers chiffres UMA, le programmatique DOOH semble quand même en recul…
 
C'est ce que nous avons un peu ressenti l'an dernier. Il y a des fluctuations mais que ce soit en Belgique ou sur d'autres marchés, l’intérêt est bien là : de plus en plus d'acteurs souhaitent pouvoir proposer ce type de solution à leurs clients. 
 
Votre positionnement de spécialiste n'est-il pas un frein par rapport à la montée en puissance de plateformes omnicanales comme The Trade Desk ? 
 
Notre positionnement de spécialiste est un atout. Le DOOH a ses propres spécificités, et notre expertise nous permet d’en exploiter tout le potentiel - de l’optimisation des achats à la mesure de la performance. Par ailleurs, notre interopérabilité avec d’autres outils et canaux facilite la planification et l’analyse transversale, permettant aux marques de déployer des campagnes cohérentes et performantes sur plusieurs supports, tout en bénéficiant de l’expertise de chaque média.
 
Quels sont vos défis pour 2025 ? 
 
Passer du statut de challenger à celui de leader sur le marché belge. C'est un objectif ambitieux, mais nous sommes en bonne voie pour y arriver. Ensuite, nous voulons développer les Pays-Bas, où le degré de maturité du digital est encore plus élevé que chez nous… Cela représentera un challenge mais je suis confiant compte tenu de nos forces que sont l'innovation et le service client.

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