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Le Qatar mise sur le Web Summit pour renforcer son image de hub technologique

Jeudi 6 Mars 2025

Le Qatar mise sur le Web Summit pour renforcer son image de hub technologique

Le Qatar poursuit ses efforts de diversification pour contrer son image de pétromonarchie. Il cherche à se réinventer et, notamment, à se positionner comme un centre technologique majeur au Moyen-Orient. C’est dans cette optique que le pays a accueilli en février dernier la deuxième édition du Web Summit Qatar qui a réuni à Doha 25.000 visiteurs passionnés de marketing digital, de publicité et de technologies innovantes. Une édition qui s’inscrit dans le cadre d’un contrat de cinq ans conclu par l’état qatari avec les organisateurs de la célèbre conférence lisboète. Cet événement participe à la communication de l’Émirat qui vise à consolider son image de nation tournée vers l’avenir.

Un événement en pleine expansion

Après une première édition ayant attiré 15.000 participants, le sommet a atteint cette année sa capacité maximale avec 25.000 visiteurs. Un succès que le pays affiche fièrement. Dans les rues, les centres commerciaux, le métro et même à l’aéroport, des écrans et affiches rappellent que le Qatar veut devenir "la" destination technologique incontournable du Moyen-Orient.

Les partenaires de cette édition témoignent également de son importance : TikTok, Microsoft, Amazon, Snap, Meta et Huawei sont au rendez-vous, non seulement avec des stands plus ou moins imposants, mais aussi avec de nombreuses présentations sponsorisées. Comme toujours dans ce genre d’événements, certaines conférences attirent des foules impressionnantes, d’autres moins. L’un des temps forts de l’événement fut à ce titre l’intervention de l’acteur hollywoodien Will Smith, ajoutée au programme à la dernière minute et qui a fait salle comble.

A noter, la diversité des intervenants : hommes et femmes étaient représentés à parts presque égales et des personnalités de tous horizons se sont succédé sur scène.

Un sommet largement marqué par l’influence du Qatar

Au-delà des conférences et des stands de startups et d’entreprises technologiques, il était impossible d’ignorer la forte présence de l’État qatari au Web Summit. Parmi les exposants figurent de nombreuses institutions publiques et entreprises nationales, comme les banques d’État, les fonds d’investissement, Qatar Airways ou encore des opérateurs télécoms. Une présence qui s’inscrit parfaitement dans la stratégie du pays, visant à séduire les investisseurs et entrepreneurs internationaux pour renforcer son écosystème technologique.

Le Premier ministre qatari n’a d’ailleurs pas manqué de rappeler que son gouvernement a lancé l’an dernier un fonds d’un milliard de dollars dédié aux startups. Un signal fort pour inciter encore plus d’entreprises à s’installer dans l’émirat.

Cependant, cette volonté de contrôle se traduit aussi par une communication verrouillée. Les tentatives de discussions avec les organisateurs sur les choix stratégiques de l’événement se sont heurtées à un silence radio.

L’IA au cœur des débats

Cette édition 2024 ne pouvait pas faire l’impasse sur l’intelligence artificielle (IA), omniprésente dans les discussions. Les dirigeants des principales entreprises du secteur ont insisté sur la rapidité des avancées technologiques, tandis que les agences marketing, confrontées à l’émergence de nouvelles solutions basées sur l’IA, ont mis en avant la nécessité de se réinventer pour ne pas être dépassées.

Le Web Summit Qatar s’impose aujourd’hui comme un événement majeur du paysage technologique mondial. Un outil puissant pour le Qatar, qui mise sur cette vitrine internationale pour asseoir son ambition de devenir un acteur incontournable du numérique. La prochaine édition est programmée du 1er au 4 février 2026.

Rens Blom

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