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Zineb Bensaid (Women in Tech): "Il faut venir expliquer les métiers de la tech dans les écoles : c'est là que le changement peut démarrer"

Jeudi 16 Janvier 2025

Zineb Bensaid (Women in Tech):

2024 était une année importante pour Women in Tech dans nos contrées. Elle a vu en effet le lancement d’une "franchise" belge de ce mouvement global qui s’engage pour le renfort de la présence féminine dans le secteur de la tech.

Celui-ci est dirigé par Zineb Bensaid, qui était déjà Country Director de l’association au Luxembourg, pays qu’elle connaît bien pour y avoir cofondé Dealfox, une plateforme de dealmaking spécialisée dans la levée de fonds.

MM l’a sollicitée pour une présentation de ses perspectives et priorités.

Pouvez-vous tout d'abord nous rappeler quelle la mission de Women in Tech ?

Il s’agit d’une organisation mondiale fondée en 2018 et basée à Paris qui veut combler le fossé entre les hommes et les femmes, entre autres en donnant aux femmes l’accès à une communauté active dans le secteur numérique.

L’organisation a des chapitres dans 60 pays ; elle compte 250.000 membres et fonctionne sur quatre piliers : l’éducation, les affaires, l’inclusion numérique et l’advocacy, avec l’objectif de doter les femmes des compétences nécessaires pour les carrières STEAM, de soutenir l'entreprenariat au féminin et de susciter un changement systémique.

L’idée est de dynamiser le paysage, de mettre en avant des initiatives locales et de créer une véritable communauté. Pour faire partie de cette communauté vous pouvez vous inscrire gratuitement sur Women in tech Hub.

Bien sûr, ce n’est pas la seule organisation du genre, mais Women in Tech Global ne s’adresse pas exclusivement aux femmes : elle est ouverte à tous les professionnels actifs directement ou indirectement dans le secteur de la technologie. Cette mixité est intéressante et enrichissante.

Comment vous allez vous y prendre dans la pratique ?

Les défis auxquels les femmes sont confrontées sont multiples. Nous misons donc sur l’organisation d’événements sur plusieurs thématiques, tant au niveau des hard skills, mais aussi lesdits soft skills. Nous essayons de donner accès à des modèles féminins, des formations, des retours d’expériences… Ce qui manque aussi dans toutes les initiatives axées sur l’entrepreneuriat, c’est le travail sur la personne elle-même. Nous souhaitons créer des opportunités à ces femmes d’échanger sur ces thématiques. Apprendre à se connaître soi-même est essentiel : il existe un travail de fond, souvent discret mais crucial, en particulier pour les femmes confrontées à des enjeux comme le manque de confiance en soi, le syndrome de l’imposteur.

Au niveau global, nous collaborons par exemple déjà avec des partenaires comme Amazon, Mastercard, Cegeka ou UN Women. Pour soutenir nos initiatives, mais je cherche aussi des partenaires institutionnels : je crois beaucoup à la force de cette combinaison.

Au-delà de l’aspect de sensibilisation et de formation, ces événements doivent aussi permettre aux participants de briser la glace et de networker, de discuter. Sans tabous, afin de créer un espace de confiance pour partager.

Entretemps vous avez jeté les premières bases de votre board belge, dans lequel siègent entre autres Sarah Levin Weinberg et Cathy Pill, les cofondatrices de Stellar Tech et Stellar Lab. Vous pouvez vous en dire un peu plus sur les premiers projets concrets ?

Plusieurs. Tout d’abord, Women in Tech Belgique & Luxembourg sera présent avec une délégation à Osaka du 23 au 25 avril, lors d’un événement organisé dans le cadre de l’Exposition Universelle.

Nous allons également organiser un événement inaugural début 2025 pour lancer officiellement Women in Tech Belgique. Par la suite, nous prévoyons un calendrier d’événements tout au long de l’année, incluant des talks inspirants, des témoignages de femmes engagées dans la tech, ainsi que des sessions de networking. Et pour clôturer en beauté, la nouvelle édition des Women in Tech Europe Awards se tiendra à Bruxelles fin 2025.

Ce ne sont là que quelques exemples parmi d’autres. Nous travaillons activement à offrir différents types d’activités à notre communauté. Toutes les idées ou collaborations sont les bienvenues pour enrichir cette dynamique et en faire une réussite collective.

Un dernier mot ?

Je pense qu’il faut vraiment mettre en place une politique de diversité et que celle-ci passe avant tout par des partenariats avec les universités et les écoles. Quand je dis écoles, je pense aussi aux écoles primaires, parce que c’est là que se trouve le noyau du problème. Vous savez, 5% des start-ups technologiques au Luxembourg ont des fondatrices ou même cofondatrices. Il faut par conséquent venir expliquer les métiers de la tech dans les écoles, parce que c’est là que le changement peut démarrer.

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