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Slush'D réunit jeunes talents, startups et investisseurs au Cirque d'hiver de Gand

Jeudi 26 Septembre 2024

Slush'D réunit jeunes talents, startups et investisseurs au Cirque d'hiver de Gand

Vous êtes jeune et vous avez envie de faire quelque chose ? Pourquoi ne pas créer votre propre festival de startups ? Cela peut paraître audacieux, mais c’est précisément ce qu’ont fait Nathan De Troyer, Tijl Coenen et une poignée d’autres jeunes enthousiastes. From scratch et avec la licence finlandaise éponyme, ils ont ainsi créé Slush’D qui, vu le succès de la première édition à Leuven, répondait manifestement à un besoin urgent. Et parce qu’une saine ambition permet de se développer, les organisateurs donnent à leur événement du 5 novembre une dimension (inter)nationale et s’installent au Cirque d’hiver de Gand.

Vous vous êtes rencontrés en marge de vos études à la KU Leuven et vous partagez la même passion pour la technologie, plus particulièrement pour les startups. De plus, vous avez été contaminés très jeunes par le même virus entrepreneurial qui a débouché sur la création de Slush’D. D’où vous est venue cette idée ?

Nathan De Troyer : On s’était rendu compte qu’une carrière chez les grands consultants de ce monde était la principale perspective d’avenir des étudiants. Mais tout le monde n’en a pas envie et il y a de nombreuses autres possibilités, y compris dans des entreprises plus petites. Il suffit de les trouver.
Comme les startups technologiques, surtout en phase de lancement, ne cherchent pas souvent des profils juniors, et encore moins d’étudiants, nous voulions créer un événement qui ciblerait à la fois les startups, les investisseurs et les sociétés de capital-risque. C’est de cette idée que nous sommes partis. 

Tijl Coenen : Nous avons demandé et obtenu une licence de Slush Helsinki, le plus grand événement européen qui vise à favoriser les écosystèmes locaux de startups. Il est surtout connu pour la valeur qu’il apporte aux fondateurs et pour son ambiance jeune et pleine de fraîcheur. Slush est parfois décrit comme le Tomorrowland des festivals de startups. 

Le concept semble rencontrer le succès puisque dès sa première édition en 2023, c’était déjà le plus grand eventstartup de Belgique. 

Oui. L’an dernier, nous avons vendu plus de 700 places, ce qui est sacrément bien pour une aussi petite et jeune équipe, composée uniquement de bénévoles. Ce fut une très bonne édition, bien que nous ayons repéré quelques points à améliorer.

Il faut savoir que le festival s’est développé de manière organique. Il n’est donc pas toujours évident d’en contrôler la qualité. Notre première mission était donc de jeter les bases d’une organisation qui puisse fonctionner de façon professionnelle, puis de passer progressivement à l’échelle supérieure. Pour nous, l’élément-clé de la mise sur pied d’un event de qualité, c’est notre équipe, qui ne comprend que des jeunes exceptionnellement doués pour leur âge. 

La deuxième évolution concernait la professionnalisation de la structure interne, de notre CRM à l’app de networking pour l’événement lui-même.
Troisièmement, nous cherchions un lieu plus professionnel. Nous avons donc quitté notre site improvisé du Sportoase de Leuven pour nous installer au Cirque d’hiver de Gand, que nous avons loué dans son entièreté. Slush’D sera ainsi le premier événement de grande envergure à se dérouler dans ce lieu emblématique rénové. Notre ambition est d’atteindre le millier de billets vendus. 

Nathan De Troyer : À ce propos, nous devons veiller à la bonne répartition des billets, au bon équilibre au sein du public, afin que tout le monde y trouve son compte. 150 billets sont ainsi réservés aux jeunes talents (à qui nous offrons des billets gratuits en échange de leur aide au montage et au démontage de l’événement, ce qui les implique dans l’écosystème), 250 aux investisseurs et 400 aux startups. 

Tijl Coenen : Slush’D sert à mettre les gens en contact et à créer des réseaux. Mais nous mettons aussi l’accent sur le contenu, tant national qu’international, avec des présentations d’entrepreneurs. Nous accueillerons par exemple le fondateur de Too Good to Go et Peter Hinssen, ainsi que Charles Gorintin (Alan et Mistral) et Zhong Xu (Deliverect) pour n’en citer que quelques-uns. Des master classes sont également prévues, ainsi que des sessions de pitching. Nous sélectionnerons 10 participants par segment et les gagnants recevront chacun un billet pour l’événement originel de Slush à Helsinki, les 20 et 21 novembre. 

D'où proviennent les fonds nécessaires au financement d’un événement d’une telle ampleur ?

Nathan De Troyer : Slush ne fournit que la licence et le soutien au développement du concept : ils n’interviennent pas financièrement. Nos coûts sont en partie couverts par la vente de billets, mais surtout par les prestataires de services. Ce sont parfois de grands noms, ce qui accroît notre crédibilité.
Avec cette édition et "F*c kit! Let’s unite Belgique" comme call-to-action sur votre page d’accueil, vous avez clairement des vues sur l’ensemble du pays et même au-delà.

En effet. Nous voulons agir autour des énormes divisions que l’on observe au sein de l’écosystème belge. Les régions sont isolées, il y a peu d’échanges, peu de coopérations, et Bruxelles est une île. De plus, de nombreuses villes sont en concurrence entre elles. Nous devrions générer davantage de collaborations. C’est pourquoi nous voulons impliquer la Wallonie encore plus activement à partir de cette année, afin d’en faire un événement national et, à terme, impliquer des acteurs internationaux. 

Comment voyez-vous le marché belge des startups par rapport au reste du monde ?

Les Belges n’aiment pas prendre de risques et perfectionnent d’abord leur produit avant de le mettre sur le marché, mais entretemps, des produits de moindre qualité ont envahi le monde entier depuis longtemps. Nous pensons qu’à cet égard, l’apport d’acteurs internationaux peut nous aider à faire la différence.

Tijl Coenen : Les Belges se sous-estiment et souffrent aussi d’un problème de perception. Ce ne sont pas les bonnes idées qui manquent. Il n’y a aucune raison pour que les startups belges ne réussissent pas. Nous disposons des meilleurs talents, d’un enseignement de haut niveau, et nous avons l’UE. Mais en matière de commercialisation, nous sommes en retard. C’est pourquoi des initiatives comme celle de Katalina Daniels, présidente de Birdhouse, qui vise à implanter les startups belges aux États-Unis, sont si importantes. Il est plus facile d’y trouver des investisseurs. 

Vous avez d'’autres projets sur le feu ?

Nathan De Troyer : Outre Slush’D, nous voulons créer un fonds grâce auquel les étudiants chercheraient et analyseraient activement des startups pour voir où investir en puisant dans ce fonds. Nous voulons promouvoir l’entrepreneuriat, rassembler les jeunes et lancer un mouvement.

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