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Elise Descamps (imec.istart): "Osez vous lancer, à n'importe quelle étape de votre carrière!"

Jeudi 27 Juin 2024

Elise Descamps (imec.istart):

Il n’est sans doute pas nécessaire de vous présenter imec.istart. Cet accélérateur peut en effet s’enorgueillir des nombreuses belles histoires de jeunes entrepreneurs qui ont réussi à transformer leur idée de business en start-up florissante. Pour les aider encore mieux, l’entreprise a lancé il y a quelques semaines un Launch Program complémentaire.

Rencontre avec Elise Descamps, program manager.

Pour celles et ceux qui viendraient d’une autre planète, que fait exactement imec.istart ?

À l’origine, c’était un accélérateur pour les start-ups digitales, mais aujourd’hui, il s’agit d’un programme ouvert aux entreprises prometteuses - plus de 300 entre-temps - avec ou sans de la technologie imec, soft- ou hardware. Nous sommes actuellement 27 personnes, basées à Gand et à Anvers. Depuis l’année dernière, nous jouons un rôle plus actif à Liège, de par notre présence dans La Grande Poste. A l’international, nous sommes actifs aux Pays-Bas et en Italie.

Au cours de la toute première phase de leur existence, la plupart des start-ups ne disposent que de très peu d’argent. En échange d’une participation, imec.istart leur fournit un capital pour qu’elles puissent démarrer. Les montants varient entre 100.000 et 250.000 euros. Nous leur proposons également un vaste programme d’accompagnement avec coach personnel et soutien pour qu’elles puissent aller de l’avant. Nous organisons aussi des sessions "lunch & learn" tous les premiers jeudis du mois, au cours desquelles les entrepreneurs apprennent les uns des autres (sur des sujets très divers, allant du lancement de produits à la loi européenne sur l’IA).

Cela concerne quel genre d’entreprise ?

Nous nous intéressons aux start-ups tech qui vendent un produit évolutif. Il faut que ce soit innovant. Au niveau de la technologie, mais il peut aussi s’agir du business model. L’équipe retient également notre attention : elle doit se composer d’au moins deux fondateurs, de préférence avec des profils complémentaires. Parce que c’est un facteur essentiel pour la réussite du projet, nous avons parmi nous une personne qui travaille spécifiquement sur la dynamique de l’équipe de la start-up, et qui se penche sur des éléments tels que la gestion de crise, le leadership, etc. Le stade auquel se trouve la start-up est lui aussi important. Il doit déjà y avoir un prototype avant que nous n’y investissions de l’argent. Souvent, nous entrons en jeu juste avant que le produit ne soit lancé sur le marché. 

Comment trouvez-vous vos candidats ?

À cet égard, nous sommes dans une position de luxe : notre nom fait en quelque sorte figure de label de qualité. Par conséquent, notre chasseur de talents n’a pas besoin de chercher bien loin. Trois fois par an, nous organisons des sélections et des pitches. En moyenne, nous investissons dans 25 entreprises par an.

Par ailleurs, les entreprises nous demandent souvent de les aider à effectuer des recherches sur un sujet en particulier : nous recherchons et sélectionnons alors des talents dans le monde entier ou nous mettons sur pied un mini-programme. 

Qu’est-ce qui vous différencie ?

Nous nous concentrons sur la technologie pure. Autre élément important : nous effectuons toujours notre coaching avec nos propres coachs, avec des expertises et des équipes très diversifiées. Il peut s’agir de personnes avec un background technologique aussi bien qu’entrepreneurial, ce qui nous permet d’offrir un coaching polyvalent.

Quels sont vos secteurs d’activité ?

Nous sommes actifs dans tous les secteurs, mais la santé occupe une place très importante dans notre portefeuille. Ce secteur s’est développé historiquement au sein d’imec, mais aussi parce qu’il y a beaucoup d’initiatives dans ce segment en Belgique. L’an dernier, nous avons reçu un nombre impressionnant de demandes du secteur de la construction et, bien sûr, de l’IA – déjà présente chez nous de toute façon (robotique, modèles de langage).

Votre base de données ne comporte pas de segment martech. Pourquoi ?

Parce que nous n’en avons pratiquement pas. Les médias et le marketing sont un secteur moins demandeur. À ce propos, nous essayons maintenant de travailler en étroite collaboration avec VRT Sandbox ou Medianet Vlaanderen et Seeds & Growth For Media. D’autre part, nous avons renoncé à nous focaliser sur les secteurs eux-mêmes, parce que ce n’est pas toujours pertinent, et parce que certaines problématiques ou sujets sont communs à toutes les start-ups, quel que soit le segment dans lequel elles opèrent.

La semaine dernière, vous avez annoncé un nouveau Launch Program. De quoi s’agit-il exactement et à qui s’adresse-t-il ?

Il s’agit d’un mini-programme de trois mois qui vise à préparer les start-ups à accueillir leur premier investisseur, puis à intégrer notre accélérateur, en se concentrant spécifiquement sur leurs faiblesses. Il s’adresse aux start-ups qui ne sont pas encore créées ou qui viennent de l’être. C’est une sorte d’avant-programme ou d’échauffement pour notre programme accélérateur.

Qui proposeriez-vous comme élève modèle ?

C’est une question très difficile. Je pourrais citer Deliverect, active dans l’industrie de la technologie alimentaire et qui établit le lien entre les POS et les platesformes de livraison dans le secteur de la restauration. Ce projet s’est développé très rapidement et opère désormais dans une trentaine de pays. À côté de celle-ci, il y a beaucoup de très belles entreprises comme OTIV ou Moonbird qui se développent peut-être plus lentement, mais dont le parcours est très beau également. 

Pour conclure, auriez-vous un message à adresser à nos lecteurs ?

Quand on parle de start-up, les gens pensent souvent à des intellos qui ont abandonné l’école ou à des étudiants entrepreneurs. Or, ce sont souvent des gens qui travaillent déjà et qui ont identifié un problème dans un contexte professionnel et qui ont ensuite monté un projet pour le résoudre. Mon message est donc le suivant : osez vous lancer, à n’importe quelle étape de votre carrière. En fait, une association d’ex-collègues fonctionne souvent bien pour créer une entreprise. N’hésitez donc pas à franchir le pas : les outils, les conseils et l’écosystème sont là, avec des initiatives telles que le soutien au démarrage de VLAIO pour traverser la première phase, avant d’entamer celle de l’accélération avec imec-istart.
 

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