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Une coalition d'éditeurs européens réclame 2,1 milliards à Google

Jeudi 29 Février 2024

Une coalition d'éditeurs européens réclame 2,1 milliards à Google

Au moins 34 groupes médias européens issus de 17 pays, dont les DPG Media, Mediahuis et Roularta, ont déposé une demande de dommages et intérêts de 2,1 milliards d'euros contre Google en raison de ses pratiques anticoncurrentielles dans le domaine de l'ad tech. 
 
L'affaire qui a été portée devant le tribunal de district d'Amsterdam, couvre une période de six ans, de 2018 à 2024 - pendant laquelle les plaignants ont calculé les manques à gagner en termes de recettes pubs et le "trop dépensé" en frais technologiques.
 
A la manœuvre, on retrouve le cabinet d'avocats Geradin & Partners (bien connu des éditeurs puisque conseil de nombre d'entre eux dans d'autres affaires similaires), aux côtés de son homologue néerlandais Stek et avec le consultant britannique Charles River Associates.
 
Les deux cabinets partent du principe que les "abus" de Google ont été constatés et documentés par plusieurs autorités européennes. Ils fondent leur stratégie sur base de la décision de l'Autorité française de la concurrence, rendue en juin 2021, qui avait alors estimé que Google abusait de sa position dominante sur le marché des serveurs publicitaires pour éditeurs de sites web et d'applications mobiles. 
 
En particulier, l'autorité française notait que le groupe de Mountain View avait accordé un traitement préférentiel à sa tech propriétaire Google Ad Manager au détriment de ses concurrents. Google, qui a écopé d'une amende de 220 millions d'euros, n'avait pas fait appel. 
 
A cette décision s'ajoute la communication de griefs adressée par la CE au même Google en juin dernier, selon laquelle le groupe fausse la concurrence dans le secteur de l'adtech. 
 
La coalition a choisi d'intenter leur action aux Pays-Bas car le pays est considéré comme une juridiction clé pour les demandes de dommages et intérêts liées aux infractions à la législation sur les abus de position dominante en Europe. 
 
Les coûts de la procédure seront couverts par Harbour, spécialiste du financement de litiges.
 
Du côté de Google, on qualifie cette nouvelle plainte de "spéculative et opportuniste". Le groupe rappelle qu'il travaille de manière constructive avec les éditeurs dans toute l'Europe et que ses outils s'adaptent et évoluent au gré des partenariats avec eux. 

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