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Novable, le Tinder de l'innovation

Jeudi 16 Mars 2023

Novable, le Tinder de l'innovation

Les grandes entreprises s’appuient beaucoup sur des start-ups pour développer leur capacité d’innover. Tout l’art consiste à les sélectionner efficacement et sans perdre un temps précieux. C’est pour répondre à cette attente que Laurent Kinet (CEO) et Olivier Beaujean (COO) ont créé la société Novable en 2019.

Novable aide les responsables de l'innovation et du corporate venturing à identifier les startups les plus pertinentes sur base d'un briefing textuel. Ceci grâce à une technologie de ‘’scouting’’ de l'innovation basée sur l'IA.

Olivier Beaujean nous explique.

Comment vous est venue l’idée de fonder Novable ?

C’est le fruit d’une longue réflexion avec mon associé de toujours, Laurent Kinet.

Nous avons créé plusieurs sociétés ensemble, parmi lesquelles Swan Insights, que nous avons vendue en 2017 au groupe Bisnode. C’est la manière dont Bisnode avait repéré Swan Insights et l’expérience de Laurent Kinet au sein de ce même groupe pendant trois ans en tant que responsable des relations avec les start-ups, qui nous ont amenés à réfléchir à la question.

Nous avions constaté que beaucoup de grandes sociétés étaient mal équipées pour sélectionner efficacement les start-ups qui les intéressaient, pour un achat, un investissement ou une collaboration. Les innovation managers et responsables du corporate development passaient beaucoup de temps à effectuer des recherches dans des bases de données, voyaient défiler des centaines de sociétés pour trouver celles susceptibles d’être des partenaires.

Or, notre vision est que les grandes entreprises ne collaborent pas assez avec start-ups qui peuvent les aider à innover. Nous avons donc creusé le sujet, créé assez rapidement un premier prototype pour répondre à cette problématique de recherche et de mise en relation et, en avril 2021, nous avons officiellement lancé la plateforme Novable.

Comment fonctionne cette technologie ?

Novable est un outil basé sur l’intelligence artificielle. Nous avons d’abord construit une base de données en installant des crawlers capables d’absorber beaucoup de contenu, de le comprendre et de le traiter. Le but étant de rassembler un maximum d’information sur chaque start-up.

Grâce à cela, notre outil permet de comprendre une société dans son contexte, d’aller au-delà des chiffres, de voir comment elle se présente, se décrit, se perçoit, et de voir si ces deux discours coïncident, s’il y a une cohérence.

Notre base de données compte un peu plus d’un million de start-ups. C’est le premier gros pilier technologique. Le second est dédié à la prise de briefings de nos clients, à la manière de répondre précisément à leurs attentes. Par exemple, une société en croissance qui veut prendre des parts dans des sociétés spécialisées dans des domaines précis ; une autre cherche une start-up qui combine deux technologies qui lui permettraient de résoudre un problème important ; une autre encore veut faire le tour du marché, trouver "au moins 20 sociétés"…

Notre outil répond aux demandes stratégiques les plus complexes, C’est notre technologie qui, de façon intelligente, comprend le briefing des clients et opère le match-making avec les activités des start-ups. Et ce en permettant un énorme gain de temps, puisqu’il sélectionne directement les plus adéquates et donne un résultat en quelques millisecondes.

Tout comme Tinder, Novable a pour objectif de mettre des gens en contact.

La plateforme est-elle un self-service ou apportez-vous un conseil ?

Ce n’est pas un self-service, mais un ‘’service outillé’’. L’utilisation de Novable requiert notre intervention. Le client ne se retrouve pas seul face à la machine. Nous validons chaque résultat des recherches effectuées par le client. Si des entreprises inattendues apparaissent dans les résultats, nous expliquons au client pourquoi et lui montrons l’utilité possible de cette société pour son problème.

Vous imposez-vous une limite géographique ?

Non, parce que l’innovation ne s’arrête pas aux frontières. En fait Novable fonctionne même mieux sans frontières géographiques ou linguistiques. Il est préférable de laisser l’algorithme sélectionner toutes les sociétés pertinentes et de filtrer ensuite.

Cela offre beaucoup plus de possibilités que la recherche traditionnelle par mots-clés dans une base de données. Si on cherche une société martech belge, spécialisée dans un domaine précis, l’échantillon est forcément tout petit. Par contre, partir d’un très grand échantillon pour ensuite zoomer sur l’Europe, le Benelux ou la Belgique, apporte des éléments de sérendipité, de découverte inattendue, absents si on place des filtres à la base.

Comment commercialisez-vous Novable ?

La commercialisation et le marketing sont actuellement gérés en interne, principalement par de la création et du partage de contenu sur les réseaux sociaux.

Notre but est de construire des relations à long terme, des rencontres régulières avec le client, pour discuter des campagnes en cours. Donc nous privilégions des plans annuels avec un nombre de campagnes susceptible d’évoluer.

Quel est le profil type de vos clients ?

Des grandes entreprises disposant de départements innovation ou de corporate venturing. La différence entre les deux, c’est que l’innovation manager ne s’occupe pas nécessairement de prises de participation, alors que c’est la mission spécifique du strategic investor. Les deux ne vont pas collaborer avec les mêmes sociétés. Le strategic investor sera beaucoup plus sensible aux chiffres, tandis que l’innovation manager cherchera une entreprise susceptible de répondre à sa problématique.

Nous collaborons par exemple avec Volvo Group, Engie ou encore Pwc qui cherche des approches innovantes pour ses clients et aussi des start-ups qui peuvent les aider dans leurs programmes d’accélération. Nous avons aussi un gros contrat avec une agence allemande qui promeut l’entrepreneuriat dans le domaine de l’AgriTech.

Qui sont vos principaux concurrents ?

Google en est un évidemment mais qui n’offre pas notre qualité de résultat, sinon des bases de données comme Crunchbase, Dun & Bradstreet, etc.

Mais en fait, peu de sociétés proposent notre modèle d’un outil performant combiné à de la consultance.

Avez-vous des clients dans l’univers du marketing ? Ce secteur est-il potentiellement intéressant pour vous ?

Nous travaillons avec Whitespace, une grosse agence marketing en Angleterre qui s’appuie sur nous pour trouver des solutions innovantes pour inspirer leurs clients. En Belgique, nous avons fait une mission avec Wavemaker.

L’écosystème marketing est potentiellement intéressant pour nous. Ils font partie des clients qui veulent être surpris, éclairés sur leur futur. Beaucoup se tournent vers les grands consultants, les Big 4 ou des consultants en innovation. Mais une société comme Novable peut alléger le processus, en offrant une réponse rapide et efficace.

Les partenariats avec les consultants en innovation peuvent être un bon relais de croissance pour nous. Notre technologie leur fait gagner un temps fou.

Vos prochaines étapes ?

Nous sommes en levée de fonds pour le moment. L’objectif est de poursuivre la R&D, de renforcer notre modèle et de poursuivre la commercialisation de notre produit. Nous avons rejoint l’accélérateur imec.istart qui nous accompagne dans notre développement..

Nous avons actuellement une équipe de 12 personnes et nous allons notamment nous structurer en termes de sales & marketing.

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