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Le coût des pitches médias : 2,17 millions d'euros en 2024

Jeudi 13 Mars 2025

Le coût des pitches médias : 2,17 millions d'euros en 2024

Alors que l'UMA avait recensé 90 pitches médias en 2023, correspondant à un coût total de 5,2 millions d'euros pour ses membres, l'enquête menée sur 2024 indique que ces compétitions d'agences ont été moins nombreuses. 
 
Les 60 pitches comptabilisés ont tout de même encore représenté 17.817 heures de travail (contre 43.714 en 2023), un coût total estimé à près de 2,2 millions d'euros et un coût moyen d'un peu plus de 13.000 euros pour les agences participantes.
Ces 60 compétitions médias clôturées en 2024 représentent un total de 167 participations par neuf agences médias (2,8 agences par pitch en moyenne). 

65% des compétitions étaient locales. Un chiffre qui, comme le précise François Chaudoir, CEO de Space et VP de l'UMA, ne tient évidemment pas compte des "self-initiated leads" (les agences qui font un pitch de manière proactive auprès d'un annonceur). 
L'enquête confirme également (et logiquement) que les pitches locaux sont davantage chronophages : 54% du temps total passé sur les compétitions en 2024. 

Il ressort encore que, sur leurs 167 participations à des pitches, les neuf agences impliquées en ont remporté 60. Soit un ratio de 36%. À première vue, cela semble beaucoup, mais quid de la rentabilité de l'exercice ?  « Parce qu'il y a relativement peu d'agences médias, la plupart participent à presque chaque appel d'offres, ce qui signifie que certains de nos meilleurs experts travaillent en permanence sur l'acquisition ou la fidélisation des clients. Cela pèse sur nos entreprises », déplore Hugues Rey, CEO de Havas et président de l’UMA.
Les reco de l’UMA aux annonceurs
On le sait, l'UMA milite pour limiter le nombre de participants aux compétitions à trois agences : « Les différents rapports sur les énormes coûts engendrés par les compétitions tels qu’établis par l’UMA mais aussi par l’ACC, nous permettent de conclure qu’une limitation du nombre d’agences participantes profite à la qualité du pitch. Tant pour les agences que pour les annonceurs », insiste François Chaudoir. « Cela simplifie le processus et garantit des interactions de qualité. Par ailleurs, il est essentiel de mettre en place un processus structuré avec des attentes réalistes, des briefings détaillés, des budgets réalistes et des objectifs clairement définis. »
 
« Les chemistry meetings doivent constituer le point de départ », enchaîne Hugues Rey. « C’est très révélateur en termes d’empathie et d’enthousiasme, et on met ainsi l’accent sur l’aspect humain, qui reste fondamental dans notre secteur. »
 
L’UMA évoque encore l’importance d’un débriefing détaillé et son souhait de voir les participants rémunérés. Enfin, le recours à un auditeur externe « qui connaît le marché est également indiqué pour garantir une évaluation impartiale, efficace et sans heurts », selon l’UMA. 
 
Fort de ces analyses, l’UMA reconduira son étude cette année encore et l’exercice sera assorti d’un deuxième volet. François Chaudoir : « Nous demanderons à nos membres d’indiquer le degré de maturité de l’annonceur dans le processus de pitching et la qualité de la coopération avec l’auditeur, le cas échéant. Nous créerons ainsi une sorte d’observatoire qui permettra de suivre les évolutions en matière de pitches. »
 
Et le président de l’UMA de conclure : « Cette enquête est très constructive et utile pour l’ensemble du secteur. Les résultats de la première édition nous ont aidés à démontrer que l’utilisation des ressources peut être optimisée. Réduire le nombre de pitches médias en renforçant leur qualité serait une bonne chose pour les agences médias et pour les annonceurs. »
 
(*) Ce nombre de participations aux pitches n’équivaut pas au nombre de pitches qu’il y a eu en 2024, mais correspond au cumul des participations de chaque agence à un pitch (par exemple, PITCH X : 4 agences participantes = 4 participations).

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