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Jan De Moor (Clear Channel) : "L'OOH est bien positionné en termes d'agilité et de flexibilité pour répondre aux attentes des annonceurs"

Dimanche 9 Février 2025

Jan De Moor (Clear Channel) :

Lauréate du Media Sales House of the Year aux AMMA, Clear Channel Belgium a poursuivi sur sa lancée tout au long de l'année, affichant une croissance de 5% en 2024, portée par le digital (+14%). 
 
Nous avons rencontré son General Manager, Jan De Moor, pour dresser un bilan de l'évolution prometteuse de l'entreprise mais aussi du marché OOH dans son ensemble. 
 
Coïncidence, notre rendez-vous a eu lieu quelques jours après l'annonce du projet de reprise des activités européennes de Clear Channel par le groupe allemand Bauer.
 
Avant d'évoquer cette actualité, pouvez-vous tirer un bilan de l'année 2024 ? 
 
Pour Clear Channel Belgium, 2024 était une année de consolidation, venant de +37% en 2023. Ce qui ne nous a pas empêchés de réaliser une progression globale de 5%, et de 14% sur le digital. Nous ne pouvons donc qu'être fiers de nos résultats. 
 
Le digital reste donc sur un trend plus que positif ?
 

Oui, clairement. J'ai l'habitude de dire que c’est un peu notre petite startup interne (sourire). Le digital génère aujourd'hui un tiers de nos revenus, alors qu'il y a deux ou trois ans, il représentait moins de 10% du chiffre. 
 
Je pense que ce résultat est aussi lié à notre focus sur la flexibilité, au succès de nos solutions People & Places orientées data, ou encore au développement du programmatique au travers de nouveaux partenariats avec Vistar et Place Exchange visant à encore renforcer le déploiement de notre outil programmatique multi-SSP, Clear Channel LaunchPAD. Nous devons continuer de faciliter l'achat. D'autant plus en programmatique où il faut être hyper réactif. 
 
A ce niveau, les chiffres du Benchmark UMA pour le premier semestre indiquaient un ralentissement sur le programmatique. Cette tendance s'est-elle confirmée ?
 
En réalité, il y a deux flux qui proviennent du programmatique. D'une part, il y a les clients acquis. Ceux-là ont en effet ralenti leurs investissements en programmatique pour augmenter leurs achats directs. Pourquoi ? Parce que ces clients nous connaissent bien ; ils maîtrisent le média et utilisent généralement le programmatique en complément, afin de renforcer leurs messages à des moments stratégiques de l’année.

D'autre part, il y a les nouveaux clients - annonceurs et agences - qui cherchent encore à mieux comprendre le Out-of-Home et qui nous testent sur le programmatique… Et on adore ça parce qu'une fois qu'ils ont goûté au média, ils sont rapidement convaincus de nos performances et donc, ils reviennent. Auprès de ces nouveaux clients, le programmatique a progressé de plus de 23%. C'est prometteur.  
 
Votre progression de 14% sur le DOOH est-elle aussi liée au développement de l'offre ?
 

En effet. L'an dernier, nous avons déployé 125 nouveaux écrans aux entrées des stations  du métro bruxellois de la STIB, avec un design bien particulier, reconnu entre-temps par tous les habitants de la capitale. La commercialisation a débuté en avril. Ce grand chantier nous a permis de franchir le cap des 1.100 panneaux digitaux, répartis de manière homogène au niveau national entre la rue et les gares. 
 
Au-delà du nombre, le plus important, c'est la couverture : nous sommes à 51% au niveau national, uniquement sur le digital. C'est unique en Belgique, et cela nous place en très bonne place par rapport aux autres pays du groupe. 
 
Le digital est-il votre seul levier de croissance ?
 
Nous évoquons le digital mais pour moi, le phénomène le plus remarquable, c’est le grand regain d'intérêt et d'attention que suscite l'OOH depuis quelques années, et cela percole sur tous nos produits… Je songe notamment au succès de nos panneaux More O'Ferrall, qui restent la référence pour le grand format traditionnel. 
 
A ce niveau, on constate également un intérêt croissant pour les dispositifs créatifs, comme en témoigne le succès d'Urban Media : nos équipes ont été sur la brèche tout au long de l'année. C'est une marque forte qui incarne la passion de notre métier, mais aussi l'aspect expérientiel de l'OOH. Nos clients sont demandeurs, et leurs clients aussi : ils veulent faire partie de l’expérience. C'est ce que nous leur apportons au travers de l'expertise créative d'Urban Media. 
 
Un mot sur votre nouvel actionnaire, Bauer. Au lendemain de la reprise, vous nous confiez que c'était ce qui pouvait vous arriver de mieux…
 

L'opération n'est pas encore complètement finalisée, il faut rester prudent, mais en effet, je suis heureux de ce dénouement. Le groupe Bauer est un acteur média solide qui connait donc le secteur : il est pleinement conscient du potentiel de développement de l'OOH, ainsi que du poids et de la valeur de Clear Channel dans ce marché. 
 
Je suis aussi heureux que la structure européenne de Clear Channel soit maintenue. Nos expertises conjuguées ne font que renforcer ma confiance en le potentiel de développement de notre métier. 
 
Vos défis à court ou moyen terme ?
 
Renforcer notre offre dans l’hyperlocal que nous avons lancée l'an dernier. Il y avait un momentum pour cela. L’équipe est en place, et elle est en train de grandir. C’est un marché important et là aussi, du fait de notre couverture sur l’ensemble du pays, dans les villes et les communes, nous sommes bien positionnés pour répondre aux besoins de ce type de clients directs. C'est une activité complémentaire très prometteuse. 
 
Vous êtes donc confiant pour 2025 ?
 

Il y a énormément de défis qui vont impacter les investissements médias, mais je pense que l'OOH est bien positionné en termes d'agilité et de flexibilité pour répondre aux attentes des annonceurs. Nous avons les produits et les outils qui nous permettent de répondre aux besoins de croissance durable que nous recherchons tous. 
 

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