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New Space Economy: stop ou encore ?

Jeudi 29 Février 2024

New Space Economy: stop ou encore ?

Depuis 2018, Wavemaker Belgium et Damien D'Ostuni, Head of Innovation & Activation, nous instruisent sur des sujets passionnants, et souvent précurseurs, au travers de leur Academy. Ce fut le cas avec l'intelligence artificielle qui étrenna le cycle, cinq ans avant qu'OpenAI ne dégaine son ChatGPT, et ce le fut tout autant du voice marketing, de la science comportementale, des smart cities, de la blockchain, de la Brain Computer Interface et du Web 5.0 au programme de ces dernières années. 

L'agence média poursuit sur sa lancée avec sa New Space Academy, inaugurée la semaine dernière. La première session a été suivie par plus de 60 participants - collaborateurs, clients et non clients. Preuve de l'intérêt pour ce concept qui fait référence à une nouvelle approche de l'exploration de l'espace.
Damien D'Ostuni vient de suivre une formation MIT dédiée : « Née au début des années 2000, la New Space Economy contraste avec les modèles historiques dominés par les agences gouvernementales, en marquant l'entrée dans le jeu d'acteurs privés. » Certains sont déjà assez connus du grand public car pilotés par des patrons stars comme Elon Musk (SpaceX, Starlink), Jeff Bezos (Blue Origin) ou le précurseur Richard Branson (Virgin Galactic) ; d’autres beaucoup moins comme Planet Labs - le plus gros acteur de nanosatellites - ou encore Intuitive Machines
Il y a quelques jours, cette start-up américaine faisait la Une, devenant la première société privée à poser le pied sur la Lune ou, plus précisément, sa sonde spatiale Odysseus. La NASA compte d’ailleurs sur Intuitive Machines pour transporter du matériel sur le satellite de la Terre lors des futures missions Artemis.
  
Ceux qui ont suivi les deux dernières saisons de la série "For All Mankind" sur Apple TV+ l'ont découvert : outre la pollinisation croisée entre privé et public, permettant aux États de doper l’innovation et de réduire les dépenses liées à l’exploration spatiale - « la logistique seule représente 70% des coûts en la matière », explique Damien D’Ostuni -, les aspects clés de la New Space Economy incluent le développement de services et de produits qui peuvent générer des revenus : tourisme spatial, satellites de télécommunication, collecte de données géospatiales, fourniture d'infrastructures, etc. La Tech est aussi au cœur de la New Space Economy, avec le développement de lanceurs réutilisables, de nanosatellites ou de plateformes de services en orbite qui réduisent le coût et augmentent l'accessibilité à l'espace.
Par ricochet, d'aucuns mettent en avant le rôle de la New Space Economy en matière de transition durable. « L’exploration spatiale contribue à améliorer l’écologie sur terre de diverses manières », estime Damien D’Ostuni. Il cite notamment l’imagerie satellite qui améliore la surveillance du climat, le développement de nouvelles molécules pharma et d’autres type de produits en microgravité comme l’a également relevé un rapport de McKinsey, et plus largement, celui de technologies plus propres et plus efficaces susceptibles de réduire l'empreinte des activités humaines, voire l’exploitation de ressources extraterrestres pouvant pallier nos propres ressources terrestres et soutenir une croissance plus durable.
 
De manière plus prosaïque, Damien D’Ostuni rappelle que plus personne ne pourrait envisager notre vie sur terre sans les satellites. Tout comme - même si cela ne fait pas avancer la cause climatique -, le fait que la diffusion TV au sens large représente aujourd’hui le tiers des dépenses de la New Space Economy.
 
Les détracteurs de la New Space Economy ne manquent pas non plus d’arguments pour avancer qu’elle contribue à la pollution atmosphérique et à l'accumulation de débris en orbite. Ils dénoncent aussi l’empreinte carbone des lanceurs, qui consomment de grandes quantité de carburants fossiles, en dépit de l’utilisation croissante de l’hydrogène liquide, et plus généralement, les investissements massifs qu’elle suppose, détournant des ressources pour la résolution de problèmes environnementaux et sociaux à court terme, sur Terre…
 
On voit donc que la relation entre la New Space Economy et la transition durable est complexe et peut être vue sous différents angles, à la fois positifs et négatifs. Ce qui est d’ailleurs souvent le cas lorsqu’on parle de durabilité. Il suffit de voir les débats autour de l’énergie nucléaire ou des voitures électriques…
On pourrait conclure en disant que la contribution positive de la New Space Economy à une vie sur terre plus durable dépendra surtout de la manière dont les entreprises et les gouvernements aborderont ces défis et intègreront les principes de durabilité dans leurs opérations. Soyons optimistes : là aussi, il faudra bien parier sur l’intelligence humaine si l’on veut viser l’infini, et au-delà… pour paraphraser Buzz.

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