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De l'émergence du "nouveau déni climatique"

Mardi 30 Janvier 2024

De l'émergence du

Dans un rapport baptisé "The New Climate Denial", le Center for Countering Digital Hate, une ONG qui lutte contre la désinformation en ligne, indique qu’aujourd’hui plus d’un tiers des adolescents britanniques (!) estiment que le changement climatique est « volontairement exagéré ». 
 
Pour le CCDH, ce comportement résulte d’un changement de stratégie des climato-sceptiques, lesquels ont évolué de la négation pure et dure du changement climatique vers des attaques contre la science et les solutions qu'elle propose. En témoigne la part croissante des vidéos que l'ONG qualifie de "nouveau déni climatique" sur YouTube : celles-ci seraient passées de 35% à 70% en cinq ans. 
 
Selon les auteurs du rapport, ce changement de nature du déni serait dû au fait que les preuves scientifiques sont désormais mieux acceptées et difficiles à contester : « Les scientifiques ont gagné la bataille pour informer le public sur le changement climatique et ses causes, c'est pourquoi ceux qui s'opposent à l'action climatique ont cyniquement mis l'accent sur la sape de la confiance dans les solutions et dans la science elle-même », explique Imran Ahmed, CEO du CCDH. Il ajoute : « Les jeunes passent énormément de temps sur les plateformes comme YouTube. Ces nouvelles formes de déni climatique, qui ont proliféré rapidement au cours des six dernières années, visent à semer la confusion et à affaiblir le soutien du public à l’action climatique dans les décennies à venir. »
 
Le rapport souligne l'importance d'une action urgente et coordonnée contre le changement climatique et la désinformation qui l'entoure. Il appelle à une responsabilité accrue des plateformes et à une mobilisation des défenseurs du climat pour contrer ces nouvelles formes de déni et promouvoir l'intégrité de l'information.
 
L'étude a été menée en utilisant un outil d'IA (CARDS) pour analyser des milliers d'heures de contenu YouTube. Plus précisément, 12.058 vidéos provenant de 96 chaînes YouTube, totalisant 325 millions de vues.
 
Dans un article du Guardian consacré au rapport du CCDH, un porte-parole de YouTube rappelle que la politique de la plateforme en matière de changement climatique interdit la diffusion de publicités sur du contenu qui contredit le consensus scientifique bien établi autour de l’existence et des causes du changement climatique. « Les débats ou discussions sur des sujets liés au changement climatique, y compris autour des politiques publiques ou de la recherche, sont autorisés, mais lorsque le contenu franchit la limite du déni du changement climatique, nous cessons de diffuser des publicités sur ces vidéos », précise-t-il 
 
Quoi qu’il en soit rappelle The Guardian, après avoir examiné le contenu signalé par le CCDH, YouTube a reconnu que certaines des vidéos enfreignaient sa politique en matière de changement climatique et a supprimé les publicités qui y étaient diffusées…

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