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Kim Verhaeghen (Springbok) : "En matière de développement durable, on peut faire les choses au hasard, mais le vrai défi est de les structurer"

Jeudi 30 Mai 2024

Kim Verhaeghen (Springbok) :

Après un congé sabbatique de six mois, Kim Verhaeghen est de retour. L'Executive Chairman et co-fondateur du groupe Springbok veut se consacrer plus que jamais à atteindre une croissance positive dans son travail et avec son agence. 

« J’ai fondé Springbok avec Vincent van Lingen en 2014, en partant de mon expérience marcom et de mon intérêt pour la technologie. Dix ans plus tard, notre structure compte plus de 360 employés répartis dans sept bureaux en Belgique et aux Pays-Bas. J’ai ressenti le besoin de prendre du recul, de m’accorder de l’espace et de la liberté, et tous les éléments semblaient réunis pour le faire à ce moment-là », explique-t-il.

« Les choses ont évidemment changé entretemps. Je n’avais pas défini à l’avance quel serait mon rôle après cette pause et, au bout de trois semaines, j’ai compris ce que j’aimerais faire. C’est la raison pour laquelle Sammy (Colson, ndlr) restera seul CEO à bord, un poste qu’il occupe avec brio depuis 2021 et qui lui confère la responsabilité de tous les aspects du management de l’agence. En cela, je veux le soutenir, tout en dirigeant le board et en réfléchissant de manière plus approfondie à la stratégie. Cela correspond mieux à mon profil. Je souhaite également renforcer mon rôle de coach au sein de l’entreprise. » 

Parmi les choses auxquelles vous attachez de l’importance, il y a la durabilité. Que revêt ce concept et comment entendez-vous le mettre réellement en œuvre ?

L’ambition de la durabilité et d’avoir un impact positif est au cœur de notre mission. Cet impact peut être petit ou grand, et il n’est possible d’y parvenir que si l’on est bon dans ce que l’on fait. C’est donc ce que nous essayons de faire, et l’impact positif que nous visons s’articule autour de plusieurs axes. 
Cela commence par le souci du bien-être mental de nos collaborateurs, qui évoluent dans un secteur stressant. C’est pourquoi nous les obligeons par exemple à se déconnecter : après 18 heures, ils ne sont plus autorisés à utiliser les canaux Springbok et chaque année, chacun doit prendre au moins deux semaines de vacances consécutives.  

Nous voulons également parvenir à une croissance positive par la façon dont nous utilisons la technologie et l’IA. Chacun de nos collaborateurs dispose désormais de sa propre boîte à outils, mais il faut s’en servir dans un cadre éthique et sûr. Nous tâchons de donner corps à cette valeur via notre board, avec le soutien de personnes comme la professeure Mieke Deketelaere, spécialiste du domaine. 

Et bien évidemment, nous nous efforçons d’atteindre cette croissance positive en prenant en compte la diversité et l’environnement. 

L’obtention du label B Corp fait sans doute sens dans ce contexte. Pourquoi est-ce important ?

On espère bien sûr que le label inspirera d’autres personnes, à titre d’exemple et d’atout supplémentaire. Mais la raison principale pour laquelle nous nous sommes lancés dans la certification B Corp était d’améliorer notre organisation. En matière de développement durable, on peut faire les choses au hasard, mais le vrai défi, c’est de les structurer. C’est en passant par ce processus que l’on y parvient et que l’on progresse. C’était une tâche complexe qui nécessitait une main-d’œuvre intellectuelle pour collecter toutes les données, rédiger un code de conduite et le traduire en quelque chose qui soit gérable. 

Une entreprise B Corp peut-elle travailler pour n’importe quel client ?

Il me semble évident que nous ne pouvons pas travailler pour l’industrie du tabac ni celle des paris sportifs. Pour d’autres clients, c’est leur intention qui compte et notre travail peut consister à les aider à effectuer la transition. Nous avons créé pour cela une "team boussole" qui décidera au cas par cas si nous travaillons ou non pour tel ou tel client.

Quelle est votre ambition concrète en matière de changement positif ?

Sans l’once d’un doute, le partage de l’expertise que nous avons construite. Nous avons acquis une expérience considérable en matière de web design durable et nous voulons la partager. Notre projet "Time to make Sense", à savoir des webinaires, des événements à petite échelle et une grande rencontre par an, s'inscrit dans cette ambition. 

Notre secteur dispose d’un grand nombre de compétences et d’une grande expertise pour changer le monde qui nous entoure. Le changement sera le défi des années à venir et les entreprises ont besoin d’aide pour le relever. Pour notre part, nous devons réfléchir aux objectifs que nous poursuivons avec nos campagnes. Nous devons également réfléchir à la manière de conserver la composante humaine, à l’apport de la créativité.

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