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Le DEI a-t-il vécu ?

Vendredi 31 Janvier 2025

Le DEI a-t-il vécu ?

On l'a suffisamment lu : l’un des premiers décrets de Trump concerne la mise en veilleuse de la promotion de la discrimination positive dans les services de l’État sous couvert de la lutte contre "l’idéologie woke". Mais cette vision du régime Mump impacte également les politiques DEI des entreprises américaines : John Deere, Harley-Davidson, Jack Daniel's, Ford, Molson, Toyota US, Lowe's, Amazon, Meta… La liste de celles qui réduisent leurs programmes de diversité et d'inclusion s'allonge chaque jour. 
 
Walmart a purement et simplement banni le terme DEI de son vocabulaire et McDonald's a également annoncé qu'elle ne fixerait plus d'objectifs spécifiques en matière de diversité au niveau de ses cadres supérieurs et qu'elle mettrait fin à ses efforts de promotion de la diversité parmi ses fournisseurs. Pour justifier sa décision, McDo met en avant l'arrêt de la Cour suprême US invalidant les mesures de discrimination positive dans les admissions universitaires. 
 
Heureusement, toutes les entreprises ne se plient pas à la pression actuelle : Apple et le retailer Costco ont réaffirmé leur engagement, exhortant leurs actionnaires à voter contre les propositions d'un groupe d'activistes conservateurs visant à mettre fin à leurs programmes de diversité… Il est clair que la pression incessante de personnages comme Robby Starbuck ou celle du think tank ultra-conservateur Heritage Foundation qui considèrent le DEI comme un cheval de Troie du "wokisme", plombe les ambitions des entreprises américaines.
  
Et parlant des réflexions du Heritage Foundation en matière de choix de société, si l'on voulait un peu plus noircir le trait, on pourrait épiloguer sur les mesures du fameux Projet 2025 élaboré à l’intention du président peroxydé : demandez à Perplexity de vous résumer ses 900 pages… C'est édifiant ! 
 
Plus près de chez nous, heureusement, ce rejet des initiatives DEI ne trouve pas un écho similaire en Europe. Au contraire. L’Union européenne promeut activement la diversité et l’inclusion à travers des initiatives comme le Mois européen de la diversité ou des programmes spécifiques pour encourager l’égalité sur le lieu de travail. Bien sûr, l’UE réglemente aussi ces matières : la directive CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) imposent aux entreprises de rendre compte de leurs impacts sociaux et environnementaux, incluant des indicateurs liés à la diversité et à l’inclusion. 
 
En clair, de ce côté de l’Atlantique, nous considérons toujours la diversité comme un levier stratégique pour l’innovation, la productivité et le bien-être au travail. Cette vision est soutenue par des études montrant que les entreprises diversifiées sont plus performantes et attirent les talents, et des outils comme eDiv, développé par Unia, peuvent aider les entreprises à intégrer ces valeurs dans leurs pratiques quotidiennes.
 
« Nous le voyons tous les jours, la société se polarise, avec d’un côté les entreprises qui font marche arrière et de l’autre, ceux qui voudront stimuler la diversité comme une nouvelle valeur. C’est à nous d’être les acteurs du changement », résume Julie Marinower, DEI Activist chez D’Ieteren, dans l’entretien qu’elle nous a accordé. 

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