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Coder devient un jeu d'enfant, par Nicolas Bataille

Jeudi 12 Septembre 2024

Coder devient un jeu d'enfant, par Nicolas Bataille

Si Cursor AI avait existé en 2004, Facebook n'appartiendrait pas à Mark Zuckerberg mais aux jumeaux Winklevoss. Dingue, non ?

En effet, à cette époque, ne sachant pas coder, ils ont fait appel à Zuck pour les aider à donner vie à leur idée de TheFacebook, une interface qui permettait de comparer les étudiants de Harvard. Ce n’est que plus tard que Zuckerberg a pris le contrôle de Facebook en “piquant” le concept aux jumeaux vu qu’il avait tout développé dans sa chambre.

Le code est un langage à part, une façon de communiquer avec les machines et les navigateurs. Le langage principal qui nous permet d’accéder au Web est le célèbre HTML. Pas le plus souple mais clairement le plus utilisé dans le monde moderne de l’informatique. Autour de l’HTML, on trouve les langages à la mode comme Java, Python ou encore CSS.

A l’époque, chez Creaxial, j’ai moi même eu dans mes équipes un grand nombre de développeurs. Chacun avec sa spécialité et son langage préféré. Chacun avec sa façon de structurer son code et d'appréhender le debugging de celui-ci. Ce qui soulevait pas mal de soucis de compatibilité et de pérennité des codes déployés.

Avec l'arrivée des LLM, plus besoin de comprendre la syntaxe, le vocabulaire des langages utilisés pour construire des sites web, des interfaces ou des apps mobiles. Il suffit d’expliquer (de briefer) au mieux l’IA qui va transcrire le besoin/la demande en code directement exploitable en ligne.

Le buzz du moment c’est Cursor.com.
Il y a tout juste une semaine, la startup a annoncé une levée de $60 millions pour son projet d’IA qui "code qui pour vous".

On peut déjà imaginer les use-cases de développements d'applications ou de plateformes web rien qu’avec sa voix, en mode "discussion avec la machine".
L’écriture de code est rendue accessible à tous ; même à une petite fille de 8 ans.
Constatons tout de même qu’elle a quelques notions techniques, notamment pour publier son code en ligne, mais si on m’avait dit, il y a à peine un an, qu’une gamine pourrait développer un chatbot Harry Potter en 45 minutes, en s’amusant… j’aurais eu du mal à le croire.

Il y a aussi l'initiative impressionnante d’Anthropic avec ses Artifacts dans l'assistant qui monte qui monte : Claude Sonnet.

Pour l’avoir testé moi-même, je dois avouer être très impressionné par les résultats et surtout la facilité avec laquelle Claude peut créer des pages interactives en quelques prompts.

Il suffit par exemple d'uploader une image et de lui demander d’analyser le contenu, de le catégoriser et d’en faire une interface cliquable que l’on peut partager en ligne en un click. On peut par exemple partir d’un long document légal, on le télécharge et on demande à Claude de nous en faire un quiz interactif avec un système de point.

Les uses-cases qui commencent à apparaître parlent d’eux-mêmes et nous permettent de réaliser la puissance de cette solution et surtout les innombrables utilisations que nous pourrons en faire dans le business.
Mais, comme souvent avec l’IA, l’idéal est de combiner des solutions. De demander une idée d’App à ChatGPT, puis un briefing de dev. clair et détaillé. De faire un pilote avec les Artifacts de Claude et enfin, de tout développer via Cursor AI.

On croise déjà un grand nombre d’utilisateurs lambdas qui partagent leur enthousiasme après avoir créé un site, un plugin Chrome, un jeu 3D, une apps ou encore une dashboard interactif, en quelques minutes et sans aucune connaissance en codage. Cela change considérablement la façon de produire des interfaces et surtout d’ouvrir à tous l'accessibilité au développement. Plus besoin de faire appel au Zuck de votre univ' pour donner vie à une super idée ou simplement à un pilote d'application mobile ou de site web.

J’ai toujours voulu que mes enfants apprennent à coder, comme s'ils apprenaient une nouvelle langue, une langue universelle qui permet de faire tourner une bonne partie du monde moderne. Mais mon avis évolue. Je pense que, dans un avenir proche, nos enfants n'auront plus besoin de connaître plusieurs langues et encore moins savoir écrire du code pour pouvoir créer et échanger avec le monde.

Au final, il s’agit surtout de savoir exprimer clairement ses besoins, de les structurer, en sachant briefer et challenger les outils à notre disposition pour obtenir le meilleur résultat.

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