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Frederik Braem (Brightfish) : "Le festival est devenu un rendez-vous trop corporate"

Jeudi 1 Août 2024

Frederik Braem (Brightfish) :

En tant que représentant officiel des Cannes Lions pour la Belgique, Brightfish a sélectionné cette année encore les Young Lions pour défendre les couleurs du pays dans les compétitions éponymes. Ils étaient 14 lionceaux cette fois-ci, le maximum, puisqu'il y a sept compétitions. Si nos compatriotes sont rentrés les mains vides au niveau des prix, ils ont vécu une expérience inoubliable et rapporté un paquet de learnings. 

Frederik Braem, Director Creative Services, revient sur cette expérience.

Cette année, Brightfish n'a pas envoyé deux mais 14 jeunes à Cannes. Pourquoi un si grand nombre ?

Cela a tout à voir avec notre nouvelle orientation en matière de communication, qui s'adresse davantage aux jeunes. Cette année, nous l'avons fait par le biais de deux événements : le Video Expérience Day, en collaboration avec l'AP Hogeschool, et les Young Lions, grâce également au soutien de Hey!. 
L'année prochaine, nous prévoyons d'envoyer à nouveau sept équipes. Afin de les préparer au mieux, nous discutons déjà avec différents acteurs du secteur. 

Parmi les nombreux dossiers que vous avez vus ces derniers jours, quels sont ceux qui vous ont le plus marqué ?

Ce n'est pas une coïncidence s'il s'agit de deux cases films. Le premier est le spot de Czar pour le Filmfest Gent, qui a reçu plusieurs prix. C'est un spot qui fait preuve d'audace et qui, en même temps, touche profondément le spectateur.

Et puis il y a eu "Go For Launch" pour Thai CP Chicken, de Wolf Bangkok. Complètement décalé, pendant près de trois minutes d'affilée. Le format long fait clairement son comeback. Et je pense aussi qu'il y a plus de place pour le non-sense, pour l'humanité concrète. 

Une des doléances récurrentes depuis quelques années, c’est l'absence de Belges dans les jurys. Pourquoi selon vous ?

Parce que nous gagnons moins de Lions. Il faut donc que nous gagnions plus de prix. Mais je suis d'accord que cela ne motive pas. Et le nombre de candidatures diminue, ce qui crée un cercle vicieux, d'autant plus que c'est la nationalité du pays candidat - et pas nécessairement celle de l'équipe qui réalise le film - qui détermine qui gagne le Lion. Lorsque l'on sait que de nombreux dossiers sont soumis au niveau international, on comprend tout de suite qu'une telle situation n'est pas optimale pour les chances de la Belgique.

Vous êtes un habitué du Festival. Qu'en avez-vous pensé cette cuvée ?

C'était sympa d'être là, d'autant plus que nous avions 14 Young Lions avec nous : c'était un beau groupe de jeunes motivés. 

Je ne sais pas si c'est parce que c'était ma 13ème édition, mais j'ai senti un besoin d'innovation dans le contenu à la fin. Et la nécessité de ressentir plus d'audace. Vous m'aviez demandé, en guise de préparation, une comparaison entre nos propres Young Lions et les jeunes d'autres pays, et je pense que nos équipes nationales devraient peut-être aussi faire preuve d'un peu plus de culot dans la réalisation de leurs idées : oser davantage dépasser les limites. Et je pense que Cannes doit à nouveau faire cela : être vraiment disruptif, dans le choix des sujets et des orateurs. Le festival est devenu un rendez-vous trop corporate, où le networking joue un rôle trop important. Pour ce faire, nul besoin d’un pass par ailleurs. Et il faudrait plusieurs options plus abordables pour éviter que les audiences sur place ne comprennent que des C-levels.
 

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