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Extension du domaine de la recherche

Jeudi 14 Mars 2024

Extension du domaine de la recherche

Monopolisée par Google depuis des décennies, la recherche sur Internet fait sa mue au gré des évolutions générationnelles et technologiques. Alors que YouTube est déjà considéré comme le deuxième moteur de recherche, une récente étude menée sur le sujet aux USA par Adobe pointait l’utilisation de TikTok comme outil de recherche, particulièrement auprès des millennials et de la Gen Z. 64% de ces derniers ayant utilisé la plateforme à des fins de recherche.

« La recherche sur TikTok n'est pas une alternative à Google, mais une alternative à YouTube et le type de contenus recherchés n'est pas le même que sur Google », explique Gérald Claessens, CEO de Knewledge. « Google a d’ailleurs bien compris cette tendance et propose aujourd’hui du contenu vidéo dans ses réponses sur le type de requêtes effectuées sur TikTok, recette de cuisine, DIY, conseils mode, etc. ».
 
Gérald Claessens note cependant que « le phénomène le plus important à surveiller sur TikTok est le Live Shopping qui fait un carton en Asie actuellement et qui va certainement être une tendance forte à venir en Europe. Et évidemment dans ce cas, la fonction de recherche sur TikTok va prendre encore de l'ampleur pour aider les utilisateurs à trouver les streamings en relation avec leurs attentes et les produits qui les intéressent ».

Ces alternatives ont néanmoins déjà engendré un changement dans l’attribution des investissement publicitaires, les annonceurs interrogés par Adobe déclarant consacrer 15% de leur budget sur TikTok. Ce que confirme Benjamin Bonnet, Digital Integration Director chez Kinesso, en expliquant que cela met en avant une nouvelle fragmentation des budgets : « Il faudra également prendre en compte TikTok dans le parcours d'achat au niveau de la "brand discovery" et voir dans quelle mesure cela impacte la décision d'achat. »

Chute d’audience ?

L’étude d’Adobe identifie également ChatGPT comme alternative à Google, quoique d’un usage encore limité. Et c’est évidemment l’autre menace qui plane sur la prééminence du géant de Mountain View. Menace identifiée dans une étude de Gartner qui parle d’une perte significative de trafic sur les moteurs de recherche que l’institut estime à 25% d’ici à 2026, principalement due à l’augmentation de l’usage d’assistants conversationnels tels que ChatGPT, Copilot, Gemini & Co.

« Les moteurs de recherche devraient donc évoluer rapidement vers une fonction d'assistant personnel piloté par l'IA », prédit Gérald Claessens. « Pour les annonceurs, il va donc être de plus en plus stratégique de pouvoir se positionner, organiquement ou de façon payante, de façon préférentielle dans les réponses données par ces assistants personnels ».

L’intégration de ces IA dans les moteurs de recherche traditionnels est la troisième voie qu’expérimente Microsoft avec Bing, sans grand succès à ce jour en termes d’audience, et, évidemment, Google qui travaille sur le Search Generative Expérience (SGE), une évolution significative de son interface de recherche.

Benjamin Bonnet : « Le SGE signifie une évolution vers une expérience de recherche plus interactive et plus conviviale, dans laquelle l'algorithme comprend et anticipe les besoins et les intentions de l'utilisateur mais Il est trop tôt pour trouver un moyen infaillible d'optimiser le contenu pour le SGE de Google. Toutefois, se concentrer sur un contenu qui répond directement et de manière exhaustive aux questions des utilisateurs peut vous permettre de conserver votre pertinence. »

Pour Gérald Claessens, l'impact sur le SEA n'est pas encore clair :  « On peut observer des liens sponsorisés qui arrivent dans la SGE mais aussi en-dessous et non plus au-dessus des autres résultats. Il me paraît évident cependant que Google va tester et optimiser les résultats payants qui restent sa première source de revenu. Le SEA a donc lui aussi encore de beaux jours devant lui, d'autant que l'IA est de plus en plus intégrée dans les différentes fonctionnalités de Google Ads ».

Mise en place ?

Vu le statut de Google, ce SGE est une évolution importante mais qui se fait attendre. Il est aujourd’hui disponible dans une centaine de pays mais pas encore en Europe

« On parle de 2024 en France, mais on entend également certaines voix qui se demandent si le SGE finira par arriver », explique Jean Sprimont, consultant en marketing Digital. La mise en place des réglementations DMA et DSA eu Europe étant un obstacle à sa mise en place.

Ce SGE prend donc le chemin de la chaotique suppression des cookies tiers. En la matière nos experts sont comme les convoyeurs : ils attendent.

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