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Pourquoi tant de banquiers et de fonds d'investissement présents aux Cannes Lions

Mardi 25 Juin 2024

Pourquoi tant de banquiers et de fonds d'investissement présents aux Cannes Lions

Les Cannes Lions, de plus en plus, se présentent comme deux festivals en un avec d'un côté la célébration de la Créativité sous toutes ses formes (idéalement avec un purpose), et de l'autre, le "off" où se pressent les plateformes et l’AdTech dont le succès se mesure aussi à l'aune d'un nouveau genre de festivaliers.

Était-ce lié au buzz de l'IA, à des perspectives macro-économiques favorables et aux prévisions d'investissement plutôt optimistes des spécialistes de Magna ou GroupM, toujours est-il que, comme l'explique Digiday, une nuée de banques d'investissement, de sociétés de capital-investissement et de fonds spéculatifs ont investi les Cannes Lions cette année : JP Morgan, Luma, Shamrock Capital, Apollo, GTCR, Idecapital, Progress Partners, New Mountain Capital, Landmark Ventures, Carlyle Group, JEGI Clarity… Leur mission : flairer et chasser les prochains bons coups dans le secteur de la pub et des médias, et plus précisément dans l'AdTech. 

« Les private equity ont toujours été de voraces acheteurs d'AdTech. Ces quatre dernières années, près de 40% de toutes les transactions dans le secteur en Europe ont été réalisées par des sociétés de capital-investissement », explique Ciarán O’Kane de FirstPartyCapital, dont le portfolio compte des entreprises comme Lumen, Bedrock, Lightbox, Wult, etc. « Cette tendance va se poursuivre d’une part parce que les fonds d'investissement privés sont des acheteurs naturels pour les entreprises technologiques rentables et d’autre part, parce qu’ils sont prêts à la recherche des AdTech sous-évaluées. » 

Pour Jérôme Colin, MD de Fifty-Five, spécialiste data et digital, membre du Brandtech Group de David Jones, les opportunités sont réelles : « Même si Google, Meta et Amazon représentent un marché final très visible, de nombreux intermédiaires se placent entre les éditeurs et les annonceurs. Pour chaque euro investi par l'annonceur, moins de 50% revient aux éditeurs finaux. Prenons le cas de la programmatique par exemple, de nombreux intermédiaires techniques s'activent tout au long du processus d'achat/vente, laissant ainsi la place à de nombreux acteurs : chaque acteur AdTech peut trouver des opportunités s'il est capable d'innover rapidement et au bon moment... du moins pendant quelque temps. » 

Comme l’écrivaient nos collègues de La Réclame, « à quand un track des Cannes Lions plus orienté AdTech ? De quoi mettre fin à la dichotomie entre officiel et off, et relier créativité et achat média pour de bon. »

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