Lisa Su, CEO d’AMD mais également résidente texane, a délaissé un moment le conseil d’administration pour la grange, troquant au passage son tailleur contre un jean, un T-shirt et, difficile de les rater, des bottes de cow-boy : une tenue qui respire le charisme décontracté. Mais ce n’est pas seulement cette tenue qui a attiré l’attention du public de SXSW, c’est aussi l’impression de décontraction et l’aura d’aisance dégagées lors de son passage sur la scène, un changement marquant par rapport à la dirigeante connue pour la rigueur de son professionnalisme.
« Avons-nous un bon public ici ? », a-t-elle demandé, suscitant une énorme clameur de l’auditoire en retour. Sa connexion personnelle avec Austin ne se limite pas à son domicile, il s’agit aussi de communauté et d’innovation, un centre névralgique pour l’industrie des semi-conducteurs où la puce AMD MI300 est amenée à établir de nouvelles références. Lisa Su était prête à réécrire l’histoire d’AMD, et le SXSW était sa scène.
Rencontre entre Hollywood et les collines de la Silicon Valley
La scène du SXSW s’est illuminée lorsque Lisa Su a présenté David Conley, dont le récent triomphe qui lui a valu un Oscar pour le court métrage d’animation « War is Over! Inspired by the Music of John & Yoko » était aussi une célébration de l’art rendu possible par la technologie d’AMD. Le court métrage, une toile émotionnelle animée sur l’emblématique chanson de John Lennon et Yoko Ono, doit son storytelling visuel à l’immense puissance de traitement des puces AMD. Ces puces sont les héros de l’ombre de récits poignants et d’animations complexes qui captivent les spectateurs du monde entier.
Le témoignage de David Conley au SXSW n’était pas seulement une reconnaissance des capacités d’AMD, mais aussi une révélation du complexe duo entre les processeurs d’AMD et les tisseurs de rêves d’Hollywood. Leur collaboration a mis en lumière AMD en tant qu’allié vital pour les créateurs, qui fournit une colonne vertébrale de technologie capable de transformer le récit en expérience immersive. Le partenariat a mis en évidence un avenir où AMD n’est pas seulement un figurant, mais bien un protagoniste dans l’histoire à venir de l’art numérique et de l’innovation cinématographique.
Il est clair que pour capter l’attention (même dans un avenir proche), il va falloir une sérieuse puissance de traitement.
La frontière de l’IA : au-delà du grand écran
Les débuts de la puce MI300 ont attiré l’attention sur l’ascension d’AMD dans le très compétitif monde de l’intelligence artificielle (IA), avec Lisa Su à la barre, alors que cette dernière évoque ses premiers jours en tant que « nerd » passionnée dans un laboratoire de développement de semi-conducteurs. Cette puce, avec ses quelque 153 milliards de transistors (vous avez bien lu) établit une nouvelle référence, elle qui offre des performances en IA 1,3 fois supérieures à celles de Nvidia, et même 2,4 fois supérieures en termes de capacités de calcul haute performance. Sa vaste mémoire HBM3 de 192 Go et sa bande passante d’une vitesse sans précédent de 5,3 To/s sont le pari audacieux d’AMD pour ébranler la domination de Nvidia, ce qui reflète toute l’évolution d’AMD, qui passe d’un rôle d’outsider de l’industrie à celui d’un impressionnant acteur en tête du peloton de la course aux puces d’IA.
Les puces d’IA comme la MI300 sont essentielles car elles sont spécialement conçues pour traiter les vastes quantités de données et les calculs complexes indispensables pour les tâches liées à l’IA. Leur architecture permet un traitement plus rapide des algorithmes d’IA, ce qui permet la prise de décision et l’apprentissage en temps réel. Les capacités de calcul haute performance (High Performance Computing, HPC), l’impressionnante bande passante pour la mémoire, et la prise en charge de différents niveaux de précision font qu’elles sont capables de contribuer aux progrès des domaines de l’IA, du traitement du langage naturel à la vision par ordinateur, en réduisant considérablement le temps et l’énergie nécessaires aux phases d’entraînement et d’inférence des modèles d’IA.
Informatique personnelle boostée à l’IA
Dans la vision de Lisa Su, les PC boostées par l’IA représentent un petit séisme dans l’informatique personnelle, car ils intègrent les capacités de l’IA directement dans le matériel. Cette fusion permet aux appareils d’effectuer des tâches telles que la génération d’images, la traduction de langages et l’analyse de données complexes en local, sans dépendre du traitement du cloud. Cela permet d’améliorer la confidentialité et de réduire les temps de latence, mais aussi de démocratiser l’IA, en la rendant accessible à un plus large public. Une telle intégration représente un bond en avant vers une technologie intelligente et adaptative, capable d’apprendre et d’anticiper les besoins de l’utilisateur, rendant ainsi les tâches quotidiennes plus efficaces et ouvrant de nouvelles voies pour la créativité et l’innovation. La démonstration de la génération instantanée d’une image sur une machine en local a illustré ce potentiel, ce qui annonce un avenir où l’IA enrichit l’informatique personnelle de façons que nous commençons à peine à explorer.
Le tissu éthique de l’IA
Dans son intervention au SXSW, Lisa Su a creusé le sujet du paysage moral entourant l’IA, un thème auquel elle a accordé une importance capitale au milieu de la vitrine technologique. Elle a insisté sur le fait que les piliers éthiques de la responsabilité, du respect de la vie privée et de la sécurité étaient fondamentaux pour les activités d’AMD dans le domaine de l’IA. Consciente de la nature à double tranchant des progrès de l’IA, Lisa Su a mis l’accent sur l’importance de la création d’une équipe dédiée à l’IA responsable au sein d’AMD, illustrant ainsi son engagement en faveur de l’innovation technologique, mais aussi de la gouvernance éthique.
Cette démarche s’inscrit dans une tendance plus large de l’industrie dont l’objectif est d’intégrer des considérations éthiques au cœur du développement de l’IA, ce qui reflète un effort conscient pour trouver sa voie dans les complexes interactions entre l’innovation et son impact sociétal. L’approche de Lisa Su annonce un avenir où le progrès technologique et la responsabilité éthique sont indissociables, pour garantir que les avancées de l’IA restent dans l’intérêt de l’humanité.
La vision céleste de l’IA
Lisa Su envisage la prochaine décennie avec une IA omniprésente, transformatrice et profondément personnelle, et AMD sera à la pointe de cette évolution. Cet avenir repose sur l’assimilation de l’IA dans le tissu de la vie quotidienne, transformant notre façon de travailler, d’apprendre et de jouer.
Les puces d’AMD devraient être le moteur de ce changement en permettant une informatique plus intelligente, rapide et efficace dans divers secteurs, notamment les soins de santé, l’éducation et le divertissement. Les efforts de l’entreprise pour intégrer les capacités de l’IA directement dans les appareils informatiques personnels visent à démocratiser la technologie de l’IA, pour la rendre accessible à tous et modifier ainsi le paysage technologique avec des appareils plus intuitifs et capables de comprendre et anticiper les besoins de l’utilisateur.
Cette vision de la technologie dans laquelle l’IA serait profondément intégrée promet un avenir où la technologie ne se contente pas d’assister les capacités humaines, elle devrait aussi les renforcer en faisant de chaque interaction avec la technologie une expérience personnelle et enrichissante.
Un avenir de l’IA écrit par AMD
La docteure Lisa Su, forte de sa conviction et soutenue par une entreprise qui repousse les limites, n’a pas seulement présenté un produit : elle a présenté une vision avec des PC à l’IA et la nouvelle ère de l’informatique personnelle, où l’IA n’est pas un luxe mais un élément de base.
Le récit de Lisa Su au SXSW 2024 est une histoire de connexion, de vision et de responsabilité. Elle n’a pas uniquement abordé un avenir : elle a invité tout le monde à le construire à ses côtés. Alors que la foule se disperse, une chose est claire : sous la direction de Lisa Su, AMD ne va pas se contenter de suivre le mouvement de l’IA. L’entreprise compte bien mener la charge.
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