Bart Demeulenaere (Clear Channel) : « Tout change, rien ne périt »

Clear Channel a été l’un des moteurs de l’initiative belge d’organiser sur la Croisette un cocktail convivial, baptisé la Croisetteke, avec l’esprit d’autodérision propre à notre pays. Nous avons demandé à Bart Demeulenaere, CCO de Clear Channel (et bientôt Directeur commercial de SBS), de nous livrer ses impressions sur l’édition 2019 des Cannes Lions, juste avant son retour à Bruxelles.
 
Bart Demeulenaere : "Tout change, rien ne périt", voilà ce qui me vient à l’esprit concernant cette édition. Chaque année, le Festival est différent et en même temps il se base toujours sur les mêmes éléments. Notre ami Ovide n’avait sans doute aucune idée du fait que l’univers est composé d’un ensemble infini d’atomes qui ne cessent d’établir de nouvelles connexions entre eux, mais il était en tout cas suffisamment perspicace pour capter le concept et le mettre par écrit.
 
Les Cannes Lions vous donnent envie de philosopher avec des penseurs latins ?
 
Le Festival est et reste l’occasion parfaite pour inspirer et se laisser inspirer, et ce malgré le fait que je n’avais pas de Pass et que je ne suis resté que deux jours. Mais l’inspiration émerge surtout, du moins c’est mon avis, des rencontres que l’on fait. Et c’est justement pour ces moments de partage qu’il faut se rendre à Cannes. Ici, les gens parlent plus librement et surtout sans les contraintes de temps habituelles. On est heureux de pouvoir bavarder tout à son aise en prenant un repas, lors d’une réunion sur la plage, pendant la Croisetteke ou dans d’autres lieux.
 
Parlant de la Croisetteke, vous êtes satisfait de cette première édition ? 
 
Lors d'une année sans grande compétition de foot avec des matchs des Diables, il n’est absolument pas évident de nous rassembler sans véritable motif… Et pourtant, une alliance à première vue improbable entre Brightfish, Creative Belgium, Pivott, Google, Clear Channel et MM est parvenue à réunir plus de 200 festivaliers belges pour rien de plus ni de moins qu’une rencontre agréable. Cela procure à chaque fois une drôle de sensation. Le réseautage live demeure un excellent moyen d’échanger des idées et de remettre en question ses propres conceptions. Surtout à une époque en pleine mutation qui se demande constamment si tout cela a vraiment un sens… 
 
Et quelles réponses à la question du sens avez-vous entendues cette année sur la Croisette ?
 
Pour le dire avec les mots de Bob Hoffman: « Thank God I was there and got some good ideas on how to avoid extinction. » C’est un fait - mais cela l’a toujours été - que les circonstances changeantes nous poussent à trouver de nouvelles recettes, de nouvelles façons de travailler, etc. Je reste convaincu qu’un dialogue ouvert est le meilleur moyen d’y parvenir. 
 
Les discussions les plus passionnantes ont dès lors porté sur la tension entre le court et le long terme. Peter Field, Wim Vermeulen, Marc Fauconnier et d’autres ont avancé de solides arguments en faveur d’un bon équilibre entre les dépenses et l’approche. Or, l’équilibre est précisément le maître mot qui devrait être au centre de toute communication. Un tweet par-ci et un message sur Instagram par-là, sans oublier un post sur Facebook… Tout cela ne permet pas de mener un débat nuancé. D’où l’idée de cette rencontre en chair et en os, et quel meilleur cadre pour ce faire que les Cannes Lions ?
 
Autrement dit, on se revoit l’année prochaine ?
 
Certainement. Si Dieu le veut ! En attendant, je remercie tous ceux qui ont eu envie d’engager la conversation et d’envisager la possibilité de faire évoluer, ne fût-ce qu’un peu, leurs propres idées. Je suis tout à fait disposé à poursuivre la discussion sur les avantages et les inconvénients d’un écosystème qui fonctionne le mieux en symbiose, sans la tendance à se mordre la queue.