Nl

CANNES LIONS 2019

Le pass pour Cannes. C'est le prix de 885 Big Mac. Sans les frites, par Quentin Watelet (Serviceplan)

Jeudi 1 Août 2019

Le pass pour Cannes. C'est le prix de 885 Big Mac. Sans les frites, par Quentin Watelet (Serviceplan)

Ça coûte cher. Très cher. Car en plus des 3.365 euros pour l’accès au Festival, il faut y ajouter le transport, le logement et la nourriture. Bien qu’on soit invités par les boites de prod' du monde entier, on finit toujours au McDo au moins une fois. Malgré le prix, j’ai toujours trouvé le moyen d’aller à Cannes, quitte à payer une bonne partie de ma poche. Tout simplement parce que, pour moi, ce qui se passe à Cannes ne reste pas à Cannes. 
 
Au début, j’avais d’ailleurs tendance à rentrer avec une valise remplie de goodies brandés, mais j’ai vite pu me rendre compte qu’il y avait des choses beaucoup plus enrichissantes à rapporter des Cannes Lions.
 
Les premières sont sans conteste l’inspiration et la motivation que procurent ces cinq jours de festival. Être entouré du meilleur de la pub (les campagnes) et du meilleur de la pub (les gens) a forcément un impact. On en prend plein les yeux à coup d’insights bluffants, d’idées à tomber et de craft rafraichissant. On visionne des heures durant les cases venus du monde entier, sans presque ne jamais se lasser. 
 
Mais pourquoi payer si cher quand on trouve toutes les campagnes sur Internet ?
Tout simplement parce qu’à Bruxelles, il y a mille choses à régler dans notre day-to-day avant de pouvoir se plonger dans les shortlists de Cannes. Et, en ce qui me concerne, je ne ferais que les catégories principales ou celles avec lesquelles j’ai le plus d’affinités. Je zapperais certainement les catégories Pharma ou eCommerce par manque de temps, dans lesquelles j’ai pourtant trouvé de petits joyaux. 
 
Toute cette inspiration me pousse aussi à me poser et à réfléchir. Depuis que j’ai converti il y a six ans Benoit Vancauwenberghe, mon ECD, aux Cannes Lions, c’est devenu un rituel : on fait le point sur l’année écoulée et on prépare celle qui arrive. Riches de nos conversations avec nos collègues belges ou étrangers, et avec des clients curieux et présents, on refait le monde, à l’instar de deux amis ivres dans un café. Et dans un an, on sait que l’on analysera toutes les initiatives que l’on aura lancées pour encore mieux avancer.
 
Enfin, à côté des talks très médiatisés des Cannes Lions, il y a de petites pépites méconnues : les workshops. D’une durée de 1h30 (contrairement aux talks de 30 à 45 minutes), ils abordent des sujets variés liés à la publicité. Avec une participation active demandée aux festivaliers, on a l’impression de valoriser notre pass. Surtout quand la Berlin School of Creativity donne un workshop : à 53.000 euros leur master à Berlin, chaque minute passée en leur compagnie vaut son pesant d’or ! C’est bien simple, les places assises sont chères (ici, au sens figuré) : à peine 50 personnes peuvent participer sur plus de 10.000 délégués accrédités. 
 
Voilà pour moi en résumé les points principaux qui font des Cannes Lions un rendez-vous incontournable. Mais je sais aussi que pour ceux qui n’y ont jamais mis les pieds, c’est assez difficile de comprendre le prix demandé. Pour d’autres, ce sont des cacahuètes. Alors ils prennent le pass Platinum à 8.500 euros (sold out en 2019), dorment au Martinez à 1.000 euros la nuit (sold out en 2019) et rejoignent la Croisette depuis l’aéroport en Übercopter à, seulement, 130 euros le trajet. Bizarrement, ceux-là, je ne les ai jamais croisés au McDo…

Archive / CANNES LIONS 2019