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CANNES LIONS 2019

La dure réalité de Cannes, par Kenn Van Lysebeth (TBWA)

Jeudi 1 Août 2019

La dure réalité de Cannes, par Kenn Van Lysebeth (TBWA)

Assez de rosé. Et assez de désillusions. L'année 2019 n'aura pas précisément été la meilleure pour les Belges. Ce n’est pas tant le nombre de Lions – neuf pour 347 inscriptions - qui déçoit, mais bien le faible nombre de travaux en shortlist. 

Année après année, il semble de plus en plus difficile pour nous de convaincre les jurys internationaux. Plus encore : nous n'en faisons pratiquement plus partie. Seul le jury Digital Craft a accueilli un Belge. Un cercle vicieux dans lequel la Belgique s'enfonce depuis quelques années déjà. Car au moins il y a de Lions, au moins il y a de véritables jurés. (Soyons honnêtes : le jury de la shortlist est une expérience formidable, mais on n’y a pas vraiment beaucoup d’impact).

Même si on peut difficilement dire que c’est là que le bât blesse. La barre était particulièrement haute cette année. Tellement que même des trouvailles intelligentes ne sont pas parvenues à la franchir. Les gagnants combinent la taille, la technologie et le savoir-faire. Les grandes marques internationales - pour lesquelles nous travaillons à peine en Belgique - ont pris des positions, fourni des solutions intelligentes et réduit le fossé entre les personnes. Il est toujours davantage question d’ambition et d’audace. Et il faut être deux pour cela. Le meilleur travail naît s’il existe une confiance mutuelle.

Est-ce que cela doit nécessairement être pour une bonne cause ? Peut-être. Les faits sont là : sur nos neuf Lions belges, un seul a été obtenu pour une grande marque (Oakley). Alors que nombre de ces approches auraient parfaitement pu fonctionner pour de grands clients. Imaginez :"Blindmeters" pour Volvo,"The Legendary Tour" pour Studio Brussel,"Focus Lines" pour Volkswagen,"The Color Experiment" pour Stabilo… 
 
Notre profession vit une transition : on joue de plus en plus la sécurité. Dommage, car il y a suffisamment de talent créatif en Belgique pour faire du travail magnifique. C’est également le cas du côté client. Mais la question est de savoir si nous oserons exprimer cette ambition ensemble.

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