New Talent : Delphine Geyskens (WPP Belgium)

Cette rubrique est consacrée aux jeunes talents de notre secteur que nous voulons à la fois soutenir et mettre en avant à travers des portraits et des interviews. Cette fois, notre choix s’est porté sur Delphine Geyskens, qui occupe le poste de Communications Manager chez WPP Belgium depuis le début de l’année. Elle y coordonne des projets sur la diversité, l’inclusion et la gestion des talents. 

Comment êtes-vous entrée dans la publicité ?

Pendant mes études en sciences de la communication à la KU Leuven, j’ai eu la possibilité d’effectuer un stage de six semaines à la fin de l’année 2020. J’ai opté pour Wunderman Thompson à Anvers. Cette agence avait retenu mon attention lors d’une conférence passionnante donnée par son directeur stratégique, Evert Van den Broeck. Ce stage a été très instructif, malgré les conditions difficiles dues à la pandémie, et je me suis vu proposer un contrat à durée indéterminée peu de temps après. Mais j’ai décliné l’offre parce que je voulais partir pour l’étranger. Finalement, le Covid m’a contrainte de revoir mes plans. 
 
Lorsque j’ai décroché mon diplôme, Gio Canini (Country Manager de WPP Belgium, ndlr.) m’a proposé de diriger un projet de six mois sur la diversité et l’inclusion au sein de WPP. Le sujet m’intéressait et m’a donné l’occasion de travailler avec des personnes qui étaient dans le métier depuis longtemps. Deux jours après mon dernier examen, j’ai commencé à plancher sur une charte DE&I. Le document a paru fin de l’année dernière. Les résultats et analyses ont fait émerger plusieurs initiatives au sein du réseau, et on m’a demandé de m’y atteler. Tout cela m’a sensibilisé à de nombreuses questions qui continueront sans aucun doute à m’occuper durant le reste de ma carrière. 

Pourquoi le secteur a-t-il tant de mal à enthousiasmer et à attirer les jeunes ?

Au risque d’enfoncer une porte ouverte, je dirais que c’est dû à la guerre des talents. En même temps, le mode d’organisation des études y est sans doute aussi pour quelque chose. Le programme d’études en communication est si vaste. Même quand on choisit une filière spécifique, on a encore l’embarras du choix. Il y a beaucoup plus de possibilités qu’auparavant. Pourtant, la plupart de mes camarades de classe ont été engagés comme stratèges ou accounts. 

Quelle est votre fonction à l’heure actuelle ?

Je suis responsable de la communication et des initiatives globales au sein de WPP Belgium. Le groupe rassemble 13 agences et ma mission consiste à les encourager à collaborer pour en tirer le meilleur. Mon premier fait d’armes a été d’unir ces agences autour de la diversité, de l’égalité et de l’inclusion. J’ai mis en place un comité où siège un représentant de chaque entité. Ensemble, nous prenons des initiatives à long terme sur cette thématique, et ce à quatre niveaux : hiring, performance & reward, employee experience et learning & development. Entre-temps, je fais la même chose pour la gestion des talents. 

Le campus WPP sera inauguré en octobre. Ressentez-vous déjà une atmosphère de coopération ?

Lorsque j’ai fait mon stage, les agences n’avaient encore jamais collaboré de façon intensive sur un même projet. C’est désormais chose faite grâce à cette initiative autour de la DE&I. J’ai trouvé dans toutes ces agences des collaborateurs motivés qui étaient prêts à consacrer du temps et de l’énergie, en abattant les murs entre les agences. Ce dernier point est la clé pour créer un véritable impact au sein du groupe et au-delà. 

Je suis bien consciente que WPP n’est pas une ASBL, mais je pense que nous devons nous efforcer de miser autant que possible sur la diversité, l’égalité et l’inclusion. En intégrant dès le départ ces aspects, on obtient une communication beaucoup plus impactante. Nous voulons sensibiliser nos employés à ces questions. Ce sont eux qui déterminent dans une large mesure les messages véhiculés dans les médias. Nous pensons que cela aura un effet positif sur l’utilisateur final. 

Pourquoi avez-vous accepté de porter ce projet sur la DE&I ?

La diversité, l’égalité et l’inclusion sont des aspects que j’ai toujours trouvés très importants. Je me suis longtemps demandé si j’étais la bonne personne pour les aborder. Je suis parfaitement consciente que ma position privilégiée peut entraîner des biais malgré ma motivation. Mais je me suis dit que cela ne devait pas constituer un frein ; au contraire, cela me conduit à redoubler de vigilance. Pour la charte, je me suis basée sur des heures d’entretiens avec des experts locaux et internationaux. Mon objectif était de rassembler leurs points de vue et de les traduire en un document que mes collègues du secteur de la communication pourraient utiliser pour appliquer la logique DE&I dans leur vie professionnelle. Au cours de ce processus, j’ai beaucoup appris et j’ai également réalisé que le DE&I est un domaine qui exige un apprentissage continu.

L'interview complète de Delphine Geyskens a été publiée dans l'édition de septembre de MM Magazine.