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Belga, la technologie au service de l'information

Jeudi 8 Février 2024

Belga, la technologie au service de l'information

Plongée en plein cœur de l’information, l’agence de presse Belga a toujours tiré parti des évolutions technologiques pour remplir sa mission. Aujourd’hui, c’est la poussée des intelligences artificielles qui occupe les équipes de Patrick Lacroix, CEO de Belga, avec le souci constant de la qualité et de l’accessibilité de l’information.

« Notre secteur d’activité a toujours fait face à des évolutions technologiques, de tout temps », explique Patrick Lacroix. « Je comparerais l’actuel avènement des IA au développement de l’Internet dans les années 1990. » Pas une révolution donc mais quand même une évolution significative que l’agence de presse aborde avec méthode.

Sur l’aspect rédactionnel, et c'est d'ailleurs dans la charte de Belga, le principe de base par rapport aux outils d’intelligence artificielle est de toujours laisser aux journalistes le "final cut" sur les informations produites. « Pratiquement, nous avons défini une vingtaine de "use cases" et les avons mis à disposition de nos équipes via des interfaces dédiées », illustre le CEO. Aujourd’hui plus de 30% des journalistes les utilisent déjà intensivement.

Un des points d’attention de Patrick Lacroix par rapport aux IA est le niveau de connaissance, d’appétence et la rapidité d’assimilation des outils qui diffèrent fortement d’une personne à l’autre. Un programme de formation et de coaching accompagne donc l’ensemble des collaborateurs. « Nos experts passent beaucoup de temps pour observer le travail des journalistes, comprendre leur manière de travailler pour développer de nouvelles solutions mais surtout pour les accompagner dans l’utilisation des outils que nous mettons à leur disposition. »

Qualité, rapidité et productivité

Ce sont les maîtres-mots de Belga qui travaille 24/7. « La charge de travail est parfois insurmontable, et c’est là que la technologie nous aide ». Que ce soit pour analyser un texte, transcrire une vidéo, produire des résumés, générer des titres ou des traductions, l’IA permet de faire face à un flux continu et toujours grandissant d’informations qui arrivent à l’agence. « Elle nous permet d’élargir notre scope, de couvrir plus de sujets tout en limitant la pression sur les journalistes. »

L’IA s’intègre également dans les services proposés par l’agence qui travaille entre autres sur la constitution de ses propres Large Language Model. L’objectif est ici de produire des contenus pour les clients BtoB dans le style propre de chacun d'eux. « On n’y est pas encore…. Aujourd’hui ces contenus sont réalisés en interne mais c’est une perspective intéressante », note Patrick Lacroix.

La particularité de l’époque actuelle est la rapide et constante évolution de ces IA génératives, ce qui implique une organisation particulière pour y faire face. « Nous avons opté pour une organisation ‘"fluide" », décrit le CEO. Pas d’équipe interne fixe pour suivre ces évolutions mais un groupe d’experts externes et de collaborateurs qui échangent via une simple messagerie, Slack en l’occurrence. Cette approche originale permet d’identifier et d’expérimenter rapidement des solutions émergentes avec des professionnels qui sont plongés au quotidien dans ces technologies.

Responsabilité sociétale

L’actualité récente, la plainte du New York Times contre OpenAI et les contacts du même OpenAI avec les éditeurs démontrent l’intérêt grandissant des acteurs de l’IA pour les contenus diffusés par les médias. Patrick Lacroix : « Nous devons évidemment discuter avec eux, et c’est ce que nous faisons en collaboration avec d’autres agences de presse et certains éditeurs. C’est indispensable mais cela prendra encore beaucoup de temps pour définir les bons ‘business cases. »
L’intérêt des géants de l’IA porte principalement sur les archives des acteurs de l’information pour alimenter leurs modèles, alors que celui des acteurs de l’info porte plutôt sur l’actualité chaude. « Permettre à ces géants d’utiliser nos archives relève presque de la responsabilité sociétale. L’enjeu étant l’authenticité des résultats produits par ces IA », conclut le patron de Belga.

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