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Sench : un projet collaboratif et du marketing d'influence au service des éco-preneurs

Vendredi 29 Septembre 2023

Sench : un projet collaboratif et du marketing d'influence au service des éco-preneurs

Sench est une communauté collaborative qui s’est donné pour objectif de rendre la consommation plus responsable et de créer un impact local positif en soutenant les "éco-preneurs", ces start-ups qui redéfinissent les normes et promeuvent des modes de vie respectueux de l'environnement. L’ambition de Sench est tout autant d’accélérer les changements de mentalité et de comportement que d’inciter les citoyens à soutenir ces éco-entreprises par le biais d'une communauté qui connecte ces différents acteurs.
 
Le projet Sench a été créé par Sabrina Bulteau et Valentine Cossée, qui avaient déjà eu l’occasion de s’apprécier chez Be Connect par le passé. 
 
CEO de Sench, la première est présente dans le secteur depuis 23 ans. Co-fondatrice de Be Connect qu'elle a revendu au groupe iO en 2019, elle a une longue expérience du digital, de la stratégie et de la communication marketing. Son associée Valentine Cossée, Community & Operation Director de Sench, avait déjà travaillé avec elle chez Be Connect, de 2014 à 2021, en tant que chef de projet et spécialiste de la stratégie sur les médias sociaux, avant de se lancer comme freelance dans l’organisation d'événements B2B.  
 
Nous les avons rencontrées quelques jours après le lancement officiel de Sench en grandes pompes au Château de La Hulpe. 
 
Comment votre projet a-t-il vu le jour ?
 
Sabrina Bulteau : Après avoir refermé la page Be Connect, je n’avais pas envie de créer une nouvelle agence, ni de me lancer dans le conseil. Je voulais m’investir dans un projet qui a du sens, qui comble un vide dans l’écosystème et apporte un impact positif. Avec la volonté de faire de l’influence marketing, mais pas en publicité. 
 
J’ai alors pensé à ces éco-preneurs qui, partant d’une feuille blanche, réinventent notre mode de vie. Il y avait clairement une connexion à faire entre eux et leur cible privilégiée : ce public éduqué, aisé, concerné par la durabilité, qui a la volonté de jouer un rôle et la capacité de faire du word of mouth… Les consommateurs ont le pouvoir et le devoir. Ils ont le pouvoir de plébisciter de bonnes ou mauvaises entreprises chaque fois qu’ils sortent leur carte de paiement, et ils ont un devoir parce que leur consommation a un impact sur la planète. 
 
De là est né ce projet collaboratif qui met en avant des produits et des entrepreneurs éco-responsables, et les met en contact avec des consommateurs qui ont les mêmes préoccupations. Le but est de créer un espace de dialogue, apporter des réponses aux questionnements sur les produits, leur qualité, leur prix, etc.
 
C'est aussi une nécessité : demandez aux gens dans la rue de citer une marque écoresponsable… Le plus souvent, ils n’en ont aucune idée. 
 
D'où vient le nom Sench ?
 
De l'Esperanto "senchava" qui veut dire "faire du sens". C'est l'une des clés du projet. Faire du sens en donnant la parole aux vraies gens, à tous ces créateurs éco-preneurs qui ont des histoires géniales à partager. 
 
16 entrepreneurs sont d'ores et déjà membres de Sench. Comment les attirez-vous ?
 
Valentine Cossée : Nous sommes allés les chercher. Au début, sur les réseaux sociaux, via le bouche à oreille… Nous avons dû aussi recalibrer certains profils, parce que nous tombions parfois sur des entreprises qui étaient trop niche ou des business qui n’étaient pas vraiment capables de grandir. Mais in fine, le réseau se construit assez vite. 
 
Sabrina Bulteau : Nous avons défini une charte avec des critères de sélection structurés autour de vrais KPI. Lors de nos discussions avec les éco-preneurs, nous vérifions s’ils répondent à ces critères, s’ils sont pertinents. Nous essayons de comprendre comment ils conçoivent, produisent, distribuent, intègrent la dimension sociale… Ceux qui ne cochent pas toutes ces cases ne sont pas pris. C’est la raison pour laquelle il n’est pas possible de s’inscrire directement sur le site. Il en va de même pour les experts désireux de participer - les gens de la pub, des RP, du légal, etc. : nous voulons d’abord un entretien avec eux pour nous assurer qu'ils apportent de la valeur au projet. 
 
Quand nous avons commencé à rencontrer ces éco-preneurs, nous avons évoqué leurs différentes problématiques, leur difficulté à rencontrer leur audience, leur besoin d’une approche collaborative, la nécessité de partager leur bénéfice d’expérience... Et assez vite aussi, celle de s’adresser aux bonnes agences de communication, parce que souvent on leur vend les même plans, le même type de contenus que pour des produits classiques. Or cela ne marche évidemment pas.
 
L’entrée dans Sench est limitée aux PME ?
 
Au départ, nous avons contacté des PME parce que c’est là que réside la vraie agilité aujourd’hui. Ce qui est très compliqué à trouver dans une grande entreprise. 

Pour autant, nous sommes persuadées de la nécessité de créer un lien et un échange entre toutes les entreprises. Nous allons donc développer une offre pour les grosses sociétés corporate, pour leur C Level management, pour qu’ils soient immergés avec des éco-preneurs. L’idée est de les inciter à penser différemment et à appliquer ce nouveau mode de pensée à leur business. 
 
In fine, Sench s’adresse aux entreprises qui ont besoin de redonner du sens à leur nom, qui se posent des questions et veulent réussir leur transition vers la durabilité. Nous ne voulons surtout pas siloter, mais créer une dynamique où chacun peut amener quelque chose sur la table.
 
Qu’offrez-vous concrètement aux entrepreneurs ?
 
Valentine Cossée : Sench fonctionne au travers de nombreuses activités. Notre équipe a conçu des conférences captivantes, du speed dating business, des ateliers et d’autres sessions de formation qui offriront notamment aux éco-preneurs un écosystème leur permettant d'améliorer leurs stratégies commerciales et de stimuler leurs ventes. La plateforme permettra aussi aux membres de se connecter, d’accéder à des ressources éducatives, de partager des idées et des expériences, etc. 
 
Le but est aussi de sonder les éco-preneurs sur leurs besoins en termes de business pur et dur pour créer les workshops qui y répondent étroitement. Le packaging, par exemple, est une problématique pour nos éco-preneurs, mais aussi pour les entreprises plus traditionnelles, et la capacité à mutualiser les besoins en est une autre. 
 
Sabrina Bulteau : J'ai brièvement évoqué l'apport des experts… Le principe est d’avoir au sein de la communauté des personnes susceptibles d'aider et conseiller les éco-preneurs. Cette mise en relation passe par le storytelling de l’entrepreneur, son ambition et ses valeurs. Grâce à Sench, ces gens peuvent s’inspirer les uns les autres, et c’est passionnant de les écouter discuter entre eux dans un contexte collaboratif.
 
Le défi est évidemment aussi de toucher les particuliers ?
 
Le défi est à tous les niveaux. Il est forcément plus simple au niveau des éco-preneurs que nous sélectionnons nous-mêmes, et des experts, que nous pouvons plus aisément identifier car souvent issus du même milieu que le nôtre… Mais nous voulons en effet aussi donner envie au citoyen d’entrer dans la communauté, en leur offrant des conseils, des ateliers pratiques, de vraies alternatives pour consommer différemment, pour les mettre en capacité de créer de l’impact au niveau local.
 
Nous voulons toucher les 15 à 17% de la population qui vont faire évoluer cette dynamique vers un mass market. Des gens qui ont des affinités entre eux. Et nous allons créer des événements "juste à côté de chez eux".
 
Pour l'heure, nous nous concentrons sur le sud de Bruxelles et le Brabant Wallon, avec un focus francophone pour notre lancement. L’objectif est ensuite de cibler les communautés internationales liées aux institutions. Si nous validons ce modèle sur Bruxelles, nous partirons dans le nord du pays. Avec une vraie contrainte culturelle, car la sustainability ne veut pas du tout dire la même chose pour les francophones et les néerlandophones. 
 
Si nous validons le modèle sur la Belgique, nous partirons à l’international. L'une de nos ambitions est de devenir pan-européens, d’aider les éco-preneurs belges à s'exporter et ceux d’autres pays d'investir le nôtre. Tout cela permettra d’accélérer l’identification et la diffusion de best practices.
 
Quel est votre business model ?
 

Il repose essentiellement sur le membership. Et parce que l’écosystème coûte cher, nous prenons une commission quand un business est créé au sein de la communauté. Par exemple, quand nous organisons des pop-up ou quand il y a des intermédiations avec des experts... Mais notre priorité est le membership : des membres citoyens, des éco-preneurs, des experts qui amènent de la valeur, voire des entreprises corporate qui veulent développer un écosystème différenciant. Nous avons d'ailleurs établi une grille de tarifs en fonction de la taille des entreprises.

Sench invite 20 lecteurs de MM Blue à son Conscious Talk du 5 octobre consacré à l’agriculture régénératrive et la biodiversité. First in, first served.

Inscription ici avec le code SENCHxMM0510.

 

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