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Vincent Delmotte (Azerion) : "Nous voyons en Produpress un producteur de contenu multicanal, et c'est précisément cet aspect que nous voulons développer"

Samedi 15 Mars 2025

Vincent Delmotte (Azerion) :

Fin de l'année dernière, Azerion Belgium annonçait la reprise de Produpress, détenu jusqu'alors par Futura Capital Fund. 

Éditeur emblématique du Moniteur de l'Automobile, Autogids et Miles, au travers de partenariats avec des acteurs comme AutoScout24, Autoworld et le Brussels Motor Show (FEBIAC), Produpress se positionne aujourd'hui comme une plateforme média spécialisée dans les contenus dédiés à l’automobile : websites, vidéo, évènements et magazines…

Cette expertise sectorielle s’aligne en effet avec la vision d’Azerion, qui vise à proposer des solutions publicitaires complètes et performantes. La reprise permet à Azerion Belgium d'enrichir son offre premium dans le secteur de la mobilité, augmentant son inventaire local de 22,5 millions de pages vues par mois dans un contexte automobile.

« En combinant les forces de Produpress avec nos solutions digitales, nous offrons aux annonceurs une visibilité accrue grâce à des campagnes cross-médias performantes, alliant contenu premium et ciblage précis », explique Vincent Delmotte, Managing Director Belgium d’Azerion.

Nous l’avons rencontré avec Marc Hootelé, COO de Produpress.
Pourquoi l’intérêt d’Azerion pour Produpress, sachant que c’est la première fois que le groupe investit dans de la presse B2C ?

Vincent Delmotte : Il y a plusieurs éléments de réponse. D’une part, tous les acteurs locaux le disent : il est essentiel de fédérer notre marché publicitaire pour faire face aux Gafam ; la reprise de Produpress s’inscrit dans cette stratégie de consolidation du marché local. 

D’autre part, nous voyons en Produpress un producteur de contenu multicanal, et c’est précisément cet aspect que nous voulons développer. Azerion a d’ailleurs débuté dans la création de contenus pour le gaming avant d’évoluer vers la publicité digitale afin de monétiser ces contenus.

Marc Hootelé : Nous nous positionnons en effet d’abord comme un hub de production de contenus premium autour des marques automobiles. L’autre volet, c’est la distribution de ces contenus multi-supports, et l’un de ces supports est le magazine papier. 

Le magazine reste donc le pilier de l’activité ? 

Clairement. Le magazine papier est un support premium que nous voulons continuer à renforcer, tout en intensifiant la production et la diffusion de nos contenus numériques.

Vincent Delmotte : La vidéo sera un axe majeur de notre développement, car nous devons répondre à la demande croissante de nos consommateurs dans ce domaine.

Marc Hootelé : Nous allons miser davantage sur la vidéo et le podcast pour diversifier nos formats, mais nous voulons aussi accélérer sur la production de contenu pour tiers.   

C’est déjà le cas ?

Oui. Nous avons par exemple un partenariat avec Microsoft qui nous a sollicités pour développer leur verticale automobile. Nous leur fournissons des contenus qu’ils distribuent sur les portails MSN. C’est l’un de nos objectifs : capitaliser sur des contenus qui nous sont propres, mais qui peuvent ensuite infuser d’autres médias et percoler sur d’autres marchés.  

Le Moniteur Automobile sera d’ailleurs bientôt de nouveau disponible en France via une joint-venture avec NGPresse. Cet éditeur spécialisé exploite en licence plusieurs marques comme Evo, Motor Sport, Octane et Enzo ou encore le site Carfans. Ils vont adapter et monétiser nos contenus pour proposer un Moniteur totalement adapté au marché français. Dans un premier temps, le titre sera diffusé dans la région parisienne, six fois par an, avec un tirage initial de 5.000 exemplaires. 

Certains annonceurs vous reprochent un développement trop lent sur le digital…

C’est clair que la situation qui était la nôtre il y a quelques mois encore, nous a quelque peu freiné à ce niveau, mais les choses évoluent considérablement. Nous sommes déterminés à répondre à la demande croissante de nos clients pour des contenus et des possibilités de monétisation numériques. 

Produpress, c’est combien de personnes actuellement ?

Nous comptons une trentaine de collaborateurs répartis entre nos trois départements : rédaction, régie et digital, incluant les développements numériques et les outils que nous créons localement. Parmi eux, nous avons notamment le Car Chooser, qui permet d’accéder à une base de données européenne pour comparer tous les véhicules vendus en Belgique.

A l’immédiat, j’imagine que les synergies avec Azerion porteront sur le volet commercial ?

Effectivement. Nous allons pouvoir renforcer nos offres et nos produits en nous appuyant sur l’expertise des équipes de Vincent. Au-delà, nous allons également pouvoir bénéficier des outils d’Azerion et en proposer de nouveaux. Je songe à un produit totalement local orienté sur les dealers. Nous envisageons aussi la création d’un pool d’influenceurs spécialisés dans l’automobile, et nous allons optimiser l’app de notre Guide d’achat afin de permettre aux utilisateurs de réserver directement des essais… Ce sont des projets en cours de développement.

C’est une période à la fois stimulante et exaltante. D’ailleurs, l’engouement suscité par le Salon cette année - tant auprès des particuliers que des constructeurs et concessionnaires - ne fait que renforcer notre volonté d’accompagner la dynamique du marché.

Quel retour avez-vous eu du marché ? 

Vincent Delmotte : Nous avons eu un accueil très favorable des agences médias. En réalité, je le répète, nous ne faisons que mettre en pratique cette petite musique reprise par de plus en plus d’acteurs locaux : il faut fédérer. On le fait. On fédère aujourd’hui avec Produpress - un acteur local important qui complète parfaitement nos activités locales.

Nous allons poursuivre dans cette direction, très clairement, parce qu’aujourd’hui, hors Gafam, nous sommes le premier acteur digital en Belgique. ​

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