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Le culot comme clé du succès durable, par Griet Byl (MM)

Vendredi 28 Juin 2024

Le culot comme clé du succès durable, par Griet Byl (MM)

Le 11 juin dernier, en collaboration avec la Smala et les Solvay Business Schools Alumni, Sench - le projet éco-enthousiaste initié par Sabrina Bulteau et Valentine Cossée qu’on ne présente plus - réunissait ses membres pour un Conscious Talk sur la valeur de l’audace dans la transition vers un business plus durable et porteur. 
 
« Ce n’est pas en faisant peur aux gens qu’on les fait bouger. Tout le monde ne rentre pas dans le durable par la même porte », a introduit Sabrina Bulteau. D’où l’importance d’exemples inspirants, comme les trois esprits pionniers dans des domaines très divergents conviés par Sench.
 
Première invitée, et non des moindres, Sophie Robert-Velut, COO des Laboratoires Expanscience. Sous sa direction éclairée, le groupe connu notamment pour sa marque Mustela, est devenu une entreprise à visée régénérative, par le biais de changements aussi profonds qu’à première vue inouïs. 
 
« Nous avons commencé par éliminer tous les produits inutiles de notre gamme, ainsi que les produits néfastes pour la planète qui ne correspondaient plus à nos valeurs éthiques », a-t-elle explique. Le meilleur exemple est la suppression imminente de lingettes pour bébé « malgré l’impact sur le chiffre d’affaires et le fait que les parents ne sont pas encore prêts aujourd’hui à adapter leur comportement. Mais notre exemple ne pourra qu’inciter les autres marques à verdir leur offre. » Autres mesures : un examen approfondi de la logistique du groupe et la déduction de l’émission carbone exprimée en euros, du bilan. « Du coup, tout le monde est devenu très méticuleux avec son bilan carbone. » 
 
Deuxième invité : Jean-Philippe Michaux de Puratos. Ce groupe international spécialisé en ingrédients alimentaires et services pour la boulangerie/pâtisserie et le chocolat, a fait de la durabilité environnementale et sociale un enjeu stratégique, au même titre que la performance financière. 
 
« Ce n’est ainsi pas pour rien que je suis CFO et CSO. » Jean-Philippe Michaux nous a expliqué avec modestie comment Puratos a pu réaliser en 10 ans un programme de transformation majeure afin d’atteindre la neutralité carbone d’ici 2025, tout en impliquant 23.000 producteurs, en s’engageant envers la durabilité. « Via notre programme Cacao-Trace, qui vise à obtenir un cacao de qualité supérieure pour lequel nous demandons une prime à nos clients qui est reversée intégralement aux fermiers, nous avons pu créer un cercle vertueux, ce qui nous donne un modèle pérenne. »
 
Olivier de Cartier, co-CEO du groupe boulanger-pâtissier de Copains.group, a pour sa part montré comment réinventer le modèle de production industriel qui nous fait regretter le pain d’antan. Au centre chez cette PME wallonne : l’importance de la matière première, notamment en relocalisant l’achat du froment en Belgique en revalorisant les acteurs de la filière et en préservant les sols. « Je veux que mes enfants vivent dans un monde viable », a-t-il avoué, résumant ainsi sans doute l’aspiration de toute l’audience. « Notre approche nous coûte 5% de notre chiffre d’affaires, mais on paie ça avec du bonheur. Par ailleurs, nous fonctionnons avec une structure très flat, sans trop de frais de management. On mise la croissance multilocale pour éviter de devenir une grosse usine et limiter les activités à un rayon de 70 km. »
 
Ou comment jouer sur le fonctionnel et l’émotionnel pour renforcer la désirabilité du durable.

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